Au contraire des nombreux ministres de l’Agriculture qui s’en inquiètent, le groupe des États membres dits « frugaux » (Allemagne, Pays-Bas, Autriche, Finlande, Suède…) semble assez satisfait des propositions de la Commission européenne sur le prochain budget de l’UE y compris les récents ajustements envisagés sur la Pac. Leur chef de file, l’Allemagne, a salué, le 17 novembre à Bruxelles à l’occasion de la réunion des ministres des Affaires européennes, la nouvelle approche qui prévoit de fusionner la Pac et la politique de cohésion au sein d’un fonds unique. « Il est primordial que les États membres aient la possibilité de définir leurs propres priorités », a justifié Gunther Krichbaum, ministre d’État allemand chargé des Affaires européennes. La France, l’Italie, la Pologne, la Roumanie, l’Espagne, la Hongrie ou encore la Belgique, au contraire, s’en inquiètent. Benjamin Haddad, ministre français des Affaires européennes, a plaidé pour le maintien des spécificités de la Pac, éviter les distorsions de concurrence et empêcher une forme de renationalisation de l’agriculture.Et les ministres de l’Agriculture de l’UE, réunis le même jour au même endroit, n’ont pas paru non plus convaincus. « Ce n’est pas le moment de désorganiser la Pac qui a fait ses preuves » en proposant « des ruptures trop brutales », a prôné la Française Annie Genevard. Le commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen, estime pourtant avoir répondu en partie aux inquiétudes des États membres. Il considère disposer désormais d’une « base solide pour avancer ». Le cadre financier pluriannuel fera l’objet d’une première discussion entre les chefs d’État et de gouvernement de l’UE lors de leur sommet des 18 et 19 décembre à Bruxelles. La première d’une longue série….
Les « frugaux » face aux « amis de la Pac »
Les ministres de l’Agriculture restent inquiets des propositions de la Commission européenne sur le futur budget de la Pac. Et les récents ajustements soumis par Bruxelles ne les rassurent pas totalement.

