C’est une première pierre lourde en symboles qui a été posée, la semaine dernière, sur l’ancien site Gad, à Lampaul-Guimiliau. L’ancien abattoir est en phase de réaménagement, de reconstruction, pour accueillir prochainement l’usine de teillage de Bretagne Lin. L’emploi reviendra en 2026 « Il y avait 130 teillages en Bretagne, ils ont fermé petit à petit avec l’arrivée du synthétique, la fibre naturelle avait moins la côte », retrace André Le Bihan, en charge du développement pour la structure. Mais les vents ont tourné, le naturel revient au galop. « Le lin textile est viralement lié à la Bretagne ». D’ici à juin 2026, la relance du site sera terminée. 6 000 m2 de bâtiments existants sont conservés, 4 600 m2 vont sortir de terre. De quoi accueillir une première ligne de 90 m de long, « capable de séparer la fibre de l’anas. Les fibres longues et courtes serviront au textile, l’anas est utilisé en litière, en bio-carburant, en panneau d’aggloméré », détaille Dominique Le Nan, directeur de Bretagne Lin. 2 000 ha de culture viendront dans un premier temps alimenter l’usine ; il faudra 4 000 ha quand la seconde ligne sera montée. Les choses s’organisent pour la partie amont, « de 86 ha en multiplication en 2024, nous allons passer à 330 ha. La Cuma Breizh Lin passe de 29 à 120 adhérents ». En rythme de croisière, la nouvelle usine embauchera 45 salariés. D’un cataclysme à un rêve « C’est un jour mémorable », lance Jean-Yves Postec, maire de Lampaul-Guimiliau. Quasiment douze ans jour pour jour, « le 11 octobre 2013, Gad fermait avec ses 889 salariés. Ce fut un cataclysme pour ces salariés et pour la région ». Des mots qui résonnent forcément dans la tête d’Olivier Le Bras, ancien salarié de Gad aujourd’hui conseiller…
Le lin relance le site de Lampaul-Guimiliau
L’usine de teillage de Lampaul-Guimiliau se concrétise. Une bouffée d’oxygène pour les responsables et les élus, après la fermeture de Gad, vécue comme un traumatisme.
