Dossier technique

Deux quarantaines et deux espaces de contention

Gaec de la Jousselinays, à Noyal-Châtillon-sur-Seiche (35) - Deux quarantaines, deux espaces de contention, un protocole de vaccination élargi…  L’organisation sanitaire bien réfléchie sur le Gaec de la Jousselinays améliore le bien-être animal comme les conditions de travail.

Un bâtiment d'engraissement pour bovin avec des ventilateurs, des boxs paillés et un couloir d'alimentation - Illustration Deux quarantaines et deux espaces de contention
Dans le bâtiment d'engraissement, les animaux ont de l'espace. Des box d'infirmerie sont en place. | © Paysan Breton

À Noyal-Châtillon-sur-Seiche, les 3 associés du Gaec de la Jousselinays gèrent un atelier de bovins en race parthenaise et un site de méthanisation. « Nous avons 600 places d’engraissement dont 120 dans deux quarantaines », souligne Mickaël Boursault qui s’est installé avec son père Alain et son oncle Patrick en mai 2024.

Une fois par mois, les broutards mâles arrivent sur l’exploitation à l’âge de 6 à 8 mois, en lot de 60. Ils proviennent de différents élevages. « Nous aimerions qu’ils soient tous déjà vaccinés et minéralisés chez les naisseurs. Certains le font et nous adaptons ensuite les protocoles vaccinaux », ajoute Alain Boursault. Après un jour de repos dans la quarantaine, les broutards sont tondus et vermifugés (avec de la Cydectine en pour-on). « Ils reçoivent des oligo-éléments et des vitamines (vitamine C notamment) et sont aussi vaccinés en intranasal contre le virus respiratoire RS », précise Mickaël Boursault. Une semaine après, les éleveurs font 3 vaccins : Bovilis bovigrip, Hiprabovis et Protivity contre les maladies respiratoires. « Ces deux derniers vaccins sont réalisés depuis 3 ans suite à la détection de certains agents pathogènes sur l’élevage. » Un rappel vaccinal est opéré 3 à 4 semaines après.

Tonte, vermifugation et 4 vaccins

« En été, le protocole est un peu allégé avec le retrait de la vaccination RS et des minéraux. » Depuis l’élargissement de la vaccination, le recours aux anti-inflammatoires et aux antibiotiques a fortement régressé. En cas de mortalité, des autopsies sont parfois réalisées pour connaître l’agent pathogène en cause.

Contention complète

« Un espace de contention a été installé dans la quarantaine. Il est notamment équipé d’un parc avec porte autobloquante pour faire avancer les animaux, d’un couloir avec une porte coulissante et d’une cage où se font facilement les vaccinations. Tout seul, je mets environ 4 heures pour réaliser le protocole sanitaire des 60 animaux le 2e jour après leur arrivée. » Pour réduire les glissades, le béton a été rainuré dans cette quarantaine. « Nous envisageons de le faire dans les autres bâtiments également. »

De l’espace avec 6 m2/animal

Après environ un mois dans la 1re quarantaine, les broutards passent dans une 2e quarantaine où ils restent également entre 3 et 4 semaines. « Le lot est séparé en 2 cases de 30 animaux, selon leur poids. » Ensuite, ils sont allotés par 10 dans les bâtiments d’engraissement, selon leurs poids et s’ils sont écornés ou non. Les cases font 5 m d’accès à l’auge sur 12 m de longueur, avec un quai de 2 m. « Nous avons installé un abreuvoir par case. » Plusieurs box d’infirmerie permettent d’isoler les animaux et de larges couloirs arrière facilitent les mouvements.

Une personne devant un portail roulant pour bovins avec des portes
Le portail roulant et ses portes facilitent notamment le départ des animaux.

Un 2e espace de contention a été placé entre les trois bâtiments d’engraissement, couvert. « C’est également d’ici que partent les animaux vers l’abattoir, poussés dans le camion par un portail roulant. La largeur du couloir de l’espace de contention est facilement adaptable à la taille des animaux. » Une large plateforme en hauteur permet aux éleveurs d’intervenir confortablement sur les animaux. « La cage de contention est aussi réglable en largeur et elle peut s’ouvrir sur 2 parties pour intervenir à l’avant ou à l’arrière de l’animal. » Les éleveurs ont par ailleurs investi dans un système de paillage automatique (Schauer) qui dessert tous les bâtiments. Outre le gain de temps, ce dispositif offre « une litière dépoussiérée, meilleure sur le plan sanitaire, et broyée, plus appétente. »

Agnès Cussonneau

Du temps d’observation

L’objectif de poids moyen à la sortie des taurillons est de 500 kg de carcasse minimum, à 18,5 mois. Les animaux sont pesés tous les 3 mois via Eilyps. Les JB reçoivent deux types de ration – croissance et finition – distribuées par un robot d’alimentation (Jeantil). Elles comprennent de l’ensilage de maïs (35 % MS), du correcteur, du maïs grain humide, du minéral, de l’urée et de l’argile (pour capter les mycotoxines). « La ration est distribuée une fois par jour par le robot, puis est repoussée en soirée. Nous passons trois fois par jour dans le bâtiment pour observer les animaux et intervenir au plus vite si besoin », précisent les agriculteurs.


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