« L’information fausse va plus vite que la vraie », déplore David Cassin, du groupe Avril. « La réalité demande à être expliquée mais cela prend du temps et, du coup, l’auditoire est perdu ». On trouve fréquemment, dans les médias, le chiffre de 15 000 litres d’eau consommée pour produire 1 kg de viande. « Il faut un peu trop de temps pour faire comprendre l’absurdité de la méthode de calcul. Il influence donc les consommateurs ». Le faux est anxiogène. Les associations antispécistes en jouent. « Il a fallu 7 ans de procédures à un aviculteur morbihannais pour faire aboutir son projet ». Beaucoup abandonnent entretemps.Et si ces minorités avaient raison ?« C’est une erreur de jugement de croire que ce sont les majorités qui ont le plus d’influence. Ce ne sont pas les dominants qui font changer les idées », indique Jacques Fisher-Lokou, vice-président de la commission recherche à l’UBS.« Les minorités influentes ont un discours nouveau, choquant, qui attire l’attention, notamment des médias, et font réfléchir : et si ces minorités avaient raison ? ».En exprimant une position différente de celle tenue par la majorité, la minorité montre qu’une autre voie est possible. Elle nous incite à trouver de nouvelles réponses aux questions de société.« Il y a quelques années, on se moquait de l’agriculture biologique ; aujourd’hui, elle suscite de l’intérêt ».Que faire contre cette influence minoritaire ? « Les gens n’acceptent pas qu’on leur impose des idées. Si on s’oppose à la minorité influente, on la renforce. La seule possibilité de faire face est d’être exemplaire. La moindre faille est exploitée. Les associations antispécistes vont chercher des petits exemples (de faille) en élevage qu’ils mettent en relief, et répètent leur message avec consistance ». La prise en compte du bien-être animal dans les élevages…
Les minorités influentes nuisent au débat public
L’influence minoritaire peut être une menace silencieuse. La question était en débat lors de la soirée, organisée par la députée Nicole Le Peih, à Plescop.
