Il est loin le temps où les conchyliculteurs et les agriculteurs du sud du Morbihan se chamaillaient pour la qualité de l’eau ; les premiers reprochant aux seconds d’être responsables des pollutions bactériologiques ponctuelles qui pénalisaient leur activité. Depuis l’émergence de l’association Cap 2000, et l’évolution de la réglementation sur l’épandage d’effluents dans la bande des 500 mètres du littoral, la preuve a souvent été faite que ces pollutions étaient majoritairement dues à un réseau d’assainissement défaillant : porosité, stations sous-dimensionnées notamment en fin d’hiver au moment du pic de consommation d’huîtres de fin d’année. L’attrait grandissant de la zone (touristique mais aussi pour y résider à l’année) entraîne une augmentation de la population qui n’arrange pas la situation. L’impact économique des nuisances est important pour les conchyliculteurs : « Plus de 20 % des consommateurs ont été perdus entre 2021 et 2024, en raison d’un manque de confiance », indiquait Julie Brémond, animatrice de l’association, lors de l’assemblée générale de Cap 2000. En cause, les crises successives liées à la présence du norovirus, responsables de gastro-entérites. La surface des concessions conchylicoles sur la zone diminue régulièrement : 20 % en 20 ans.Des logements pour les actifsDe nouvelles problématiques sont apparues, liées à la cohabitation avec une population nouvelle, peu avertie des contraintes professionnelles des agriculteurs et des conchyliculteurs. Outre la disponibilité en eau, qu’il faudra répartir au mieux des intérêts de chacun – le littoral morbihannais devrait connaître un climat similaire à celui de la Vendée, à l’horizon 2050 – le secteur primaire devra composer avec le manque de main-d’œuvre. Quand elle existe, cette main-d’œuvre est confrontée au manque de logements à prix décent. L’arrivée d’une population néo-rurale, à fort pouvoir d’achat, a entraîné une inflation des prix des habitations. Le système de location à durée limitée (airbnb, abritel…)…
Confrontés aux mêmes écueils
Agriculteurs et conchyliculteurs doivent composer avec les conséquences de l’afflux de touristes, du manque de logements, de la rareté de la main-d’œuvre. Ils veulent travailler ensemble pour trouver des solutions.
