Rejoignant ses parents Yannick et Marie-Odile sur l’exploitation laitière, François Bouillis a créé un atelier de transformation fromagère en 2020. « J’ai découvert le milieu fromager lors d’un stage et cela a été une évidence pour moi », explique l’éleveur qui, après l’obtention d’un BTS agricole, a suivi une licence de Maître fromager.
Bien-être des producteurs et des animaux
Aujourd’hui, aux 3 associés, s’ajoutent 4 salariés dont la sœur et la compagne de François. « Le bien-être des collaborateurs et des animaux ainsi que l’optimisation du travail, en temps et confort, sont des priorités », soulignent les éleveurs qui ont fait découvrir leur exploitation à l’occasion de l’assemblée générale du Ceta 35, le 12 juin. Ils produisent 1,3 million L de lait avec 125 vaches laitières sur une SAU de 130 ha – dont 107 ha de SFP.
De meilleures conditions de travail
Pour améliorer les conditions de travail, tous les animaux ont été regroupés dans un seul bâtiment avec 2 tables d’alimentation en tête-à-tête. « Deux robots de traite ont été mis en place en 2021, conduisant à une augmentation de la production à 11 000 kg/VL. Nous avons aussi des robots racleur et repousse-fourrage. » Des rideaux avec ouverture automatique en lien avec des capteurs d’ambiance et météo (vent et pluie) ont aussi été posés (50 000 €). « Nous avons par ailleurs investi dans une automotrice d’occasion de 15 m3 pour un coût de 90 000 €. »
La maîtrise technique et économique est un autre objectif. « Nous sommes dans des groupes Ceta lait et cultures et avons aussi participé à des intergroupes : ‘robot’, ‘ressources humaines’ et cette année ‘génisses’. »
40 ha de méteil
Les laitières pâturent de mars à novembre. « Nous avons mis en place une porte de pâturage et une conduite au fil. » Dans la ration hivernale, l’herbe a été remplacée par du méteil. « Un fourrage de bonne qualité (0,87 UFL, 20 % de MAT) bien complété avec du maïs épi ensilé. C’est la sécheresse de 2022 qui nous a amenés au méteil, plus résistant que les prairies de fauche. Par ailleurs, il nécessite moins de coupes. »
Cette année, 40 ha ont été implantés. Le méteil contient du seigle, de la vesce velue et 3 trèfles (incarnat, squarrosum et de Micheli) pour un coût de semences d’environ 100 €/ha. « Nous obtenons 4 à 4,5 t MS/ha et le maïs qui suit affiche en moyenne 13 t MS/ha. »
L’exploitation fait partie d’un des 5 groupes ‘30 000 Ecophyto’ que compte le Ceta 35, visant la réduction des intrants, et a accueilli un essai.
Contrairement au RGI avant maïs, les parcelles de méteil n’ont pas nécessité de glyphosate.
Agnès Cussonneau
22 tonnes de fromages
Une vingtaine de produits sont confectionnés sur la Ferme Ker Lannoué : fromages affinés ou frais, fromage blanc, faisselle… « De 15 000 L au départ, le volume transformé est passé à 160 000 L aujourd’hui, pour 22 t de fromages », détaillent les producteurs. « C’est plus que le prévisionnel qui était de 80 000 L. » L’outil de transformation a été adapté en conséquence. Le tiers des fabrications est vendu aux particuliers, surtout à la ferme les mardis et vendredis, et sur un marché l’été. 2/3 sont vendus à des professionnels (magasins de producteurs, fromagers, restauration). « Ce nouveau projet a été un peu comme une 2e installation pour nous, mais nous apprécions la reconnaissance des clients, le travail en équipe, en famille. La ferme est devenue un lieu de vie dynamique », témoigne Marie-Odile Bouillis.
