La féverole trouve sa place en Bretagne

Le 25 juin à Bais (35), des acteurs des filières protéines végétales et des collectivités locales sont venus échanger sur une parcelle d’essai en féverole bio.

Des personnes dans un champ de céréales et féverole - Illustration La féverole trouve  sa place en Bretagne
Les acteurs de la filière sur la plate-forme d’essais à Bais (35). | © Paysan Breton

« Nous testons différentes variétés de féveroles d’hiver et de printemps mais aussi de la féverole de printemps semée en hiver et récoltée fin juillet. Cette technique peut nous permettre d’éviter un stress hydrique et des excès de température dommageables en fin de cycle. En revanche, ces variétés doivent pouvoir résister au froid et aux maladies », explique Thomas Méar, de Terres Inovia.

Tests en pur ou en association

« Nous travaillons sur des variétés dont la teneur en vicine-convicine (composés anti-nutritionnels) est plus faible. » Des associations avec des céréales sont expérimentées pour une meilleure maîtrise des adventices et une réduction du risque économique. « Plusieurs types de triticale ou blé (précoce, grand, tardif) sont testés. » Thomas Méar précise que du désherbage mécanique peut être réalisé sur la culture de féverole (binage, herse étrille). De son côté, la Chambre d’agriculture expérimente sur cette parcelle des associations de pois, céréales, féverole (en densifiant cette dernière au semis), mais pour des filières courtes.

Diversification pour réduire le risque

La plate-forme d’essais a été mise en place sur la SCEA de la Grande Villate à Bais (35). Sur une SAU de 173 ha en bio, Jean-Hugues Tiriau gère un atelier de 120 truies en naisseur-engraisseur. « Je vise au maximum l’autonomie de l’élevage, 100 ha environ servent à l’alimentation des porcs. Je produis pour cela du maïs grain, ainsi que des associations blé-pois et triticale-féverole. Avoir 2 types de mélanges céréaliers est une sécurité », explique l’éleveur. « Les mélanges ne sont pas triés. Comme les récoltes sont très variables d’une année à l’autre, les rations sont rééquilibrées avec des aliments achetés. » Jean-Hugues Tiriau produit aussi du colza, de l’orge de printemps et du sarrasin pour la vente.

Structurer des filières

« Aujourd’hui, nous savons que la féverole est une culture intéressante en Bretagne, tout comme le pois. Nous cherchons à accompagner la structuration de filières », présente Julie Rio, de l’association Leggo (Légumineuses à graines du Grand Ouest) créée en 2020, rassemblant une cinquantaine de structures de l’amont agricole à l’aval, sur la Bretagne, Normandie, Pays de la Loire et Centre-Val-de-Loire. « Les conditions climatiques différentes de ces régions permettent la production de différents protéagineux, par exemple les pois chiches ne poussent qu’au sud de la Loire pour le moment. »

Agnès Cussonneau

Pois et féverole transformés en ingrédients

Pour faciliter la valorisation des pois et féverole en alimentation humaine, l’Ufab (filiale bio du Gouessant) a élaboré des produits texturés et expansés à base de farines de ces deux types de graines, sur son site de Noyal-sur-Vilaine aménagé en 2022.Mickaël Brulé, cuisinier au lycée Simone Veil de Liffré, intègre des protéines végétales dans les repas qu’il confectionne et a testé les protéines texturées de l’Ufab, « des ingrédients prometteurs », selon lui.


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