La pousse de l’herbe mesurée du 3 au 10 juin est en moyenne de 25 kg MS/ha/jour. La différence de pousse se fait nettement sentir entre les zones qui ont bénéficié de bonnes pluies, et les zones sèches qui, avant les pluies de la semaine dernière, n’ont pas été arrosées depuis de nombreuses semaines.
Se couvrir en fourrages pour la période estivale
Les fauches réalisées ces derniers jours devraient offrir de bons rendements, ainsi que de la qualité fourragère. Les orages prévus en milieu de semaine pourraient assurer une repousse rapide, mais peuvent compromettre les chantiers initialement prévus en foin. Dans les situations où la production de fourrages a pris du retard ces dernières semaines, l’implantation de dérobées pourrait s’avérer intéressante (pour refaire des prairies vieillissantes ou après les premières moissons). Avec l’humidité actuelle dans les sols, la levée est quasiment assurée dans tous les secteurs, et ces dérobées pourront permettre de passer l’été plus sereinement. En semant des mélanges simples et souvent moins coûteux (RGI, RGI-TI, colza fourrager) vous limitez les frais engagés. Les premiers semis pourront être valorisés dès la mi-août.
Pierre Bescou et Jean-Marc Seuret
En bref
• Pensez déjà à commander les semences pour les prairies à implanter après moisson
• Délocalisez les vaches taries sur les parcelles les moins riches en trèfle.
« Il a fallu augmenter le maïs distribué aux vaches »
Frédéric et Hélène – 25 ares d’herbe par vache – Hémonstoir (22)
Ces dernières semaines, l’herbe a poussé très doucement, si bien que nous avons dû augmenter l’ensilage de maïs. La ration des vaches est maintenant composée de 9 kg de MS d’herbe pâturée et 9 kg de MS de maïs corrigés par 1,5 kg de soja. Le niveau de lait a baissé un peu à 26 L/vache/j. Ces dernières semaines, nous avons pratiqué le topping dans les parcelles des vaches afin de faire consommer des parcelles un peu avancées et avec des épis. L’objectif était de gagner du temps afin de laisser les autres paddocks repousser dans l’attente de pluies. Le pâturage se fait alors au fil avant en coupant les paddocks en trois. Pour l’instant, nous n’avons reçu que 15-20 mm de pluie, ce qui est trop juste pour espérer une vraie repousse. Pour les génisses, c’est un peu la même chose : on a fait pâturer au fil des parcelles prévues en fauche. Mais si cela ne repousse pas plus, il va falloir leur redistribuer un peu de fourrages stockés assez rapidement. Concernant le maïs, il est au stade 5 – 6 feuilles : à ce jour, il a manqué de températures. Les pluies reçues et les températures de cette semaine vont lui être bénéfiques.
Zoom sur : Les stocks sur pied
Dans les systèmes de plus de 40 ares d’herbe pâturés/VL, les épis étant en cours de maîtrise, on peut préparer les stocks sur pied pour le pâturage d’été. Ceci revient en zone humide à favoriser progressivement l’allongement des cycles à plus de 35 jours. En zone sèche, cette technique consiste à mettre de côté des parcelles pour qu’elles accumulent une certaine quantité de fourrage. On choisira des parcelles profondes qui conservent un bon potentiel de repousse, avec 40 à 50 % de trèfle blanc pour assurer une bonne valeur alimentaire. Veillez à ne pas dépasser 45 jours de temps de repousse. Pour éviter le gaspillage en raison de hauteurs d’entrée supérieures à 15 cm, il sera judicieux d’utiliser un fil avant.