Plus au sud en France, fétuque, dactyle et luzerne sont les espèces fourragères résilientes qui poussent et permettent de faire du stock quand il fait chaud, rapporte Antoine Even. « La luzerne trouve sa place dans une belle rotation. Comme pour un colza, elle ne doit pas revenir sur la même parcelle avant quatre ou cinq ans pour éviter les maladies. » Dans des terres à céréales Pour choisir où implanter une luzerne, le responsable clients chez Cérience, premier producteur européen de semences de luzerne, donne un repère simple : « Je la sème là où les céréales poussent bien. » Préambule indispensable, l’analyse de sol. En Bretagne, sur sous-sol granitique, un pH de 6,5 est recherché. « Mais on regarde surtout le calcium échangeable – exprimé par la teneur en CaO – qui constitue l’huile dans le moteur pour la luzerne », insiste le spécialiste. « Pour 10 t MS/ha produite, la luzerne absorbe et exporte 300 unités de potasse et de calcium échangeable. » L’analyse de sol est indispensable La belle légumineuse constitue une très bonne tête d’assolement quand on veut lutter contre les pâturins et ray-grass résistants, confie le Breton. Elle apprécie un travail du sol assez important avant l’apport régulier de carbonate. « Un labour est une très bonne idée pour cette culture fourragère exigeante. Quand on investit 200 à 250 €/ha en semences, cela vaut le coup de la mettre dans les meilleures conditions. » Semer avant le 31 août Retenons que les luzernes se sèment avant les colzas. « Dans l’Est où il s’en produit beaucoup, elles sont implantées juste après la moisson des orges. En Bretagne, la période idéale s’étend du printemps au 31 août quand les sols sont réchauffés. Après, sauf exception, c’est trop tard, on la laisse dans le sac »,…
Où et quand implanter une luzerne ?
Beaucoup cultivée sur les sous-sols calcaires dans l’est de la France, la luzerne sait s’adapter en Bretagne.
