Des prairies semées pour durer

Le modèle breton, basé sur le mélange RGA-trèfle blanc, commence à souffrir sur la côte. Les mélanges multi-espèces ont fait leurs preuves partout dans la région.

trois personnes dans un champ à genoux pour observer l'herbe - Illustration Des prairies semées pour durer
Philippe Le Dressay, éleveur à Vannes, représentant la Chambre d’agriculture, Guillaume Le Drevo et Benoît Possémé.

Une prairie peut rester en place plusieurs années. Autant se poser les bonnes questions avant de sortir le semoir. Quel est le bon mélange en fonction du type de sol mais aussi en fonction du type d’exploitation : fauche, pâturage ou mixte ? À quel type d’animaux seront dévolus les fourrages ? Une demi-journée était organisée au Gaec de l’Étang, à Arradon, chez Guillaume Le Drévo, par la Chambre d’agriculture, pour tenter de répondre à ces questions.

Privilégier le semis à la volée

« L’association RGA-TB reste une valeur sûre, mais elle est de moins en moins adaptée aux zones séchantes, aux sols hydromorphes et dans les systèmes avec beaucoup de fauche », rappelle Benoît Possémé, conseiller à la Chambre. « Les essais réalisés dans les stations expérimentales, aussi bien en zones sèches qu’humides, montrent que les mélanges multi-espèces produisent 20 à 30 % de plus ». Leur bonne adaptation à la variabilité parcellaire, leur robustesse face aux aléas climatiques leur donnent un avantage. « Associer 6 espèces semble un optimum. Au-delà, on risque de semer des espèces que l’on ne verra jamais. En zone sèche, il peut être intéressant d’implanter des variétés plus précoces avec une note de remontaison basse. L’objectif est de profiter d’un démarrage rapide et d’avoir une production plus importante sur le printemps ». Le semis est parfois délicat : « Le semis à la volée doit être privilégié pour que toutes les espèces puissent s’implanter. Des essais à Mauron ont montré que le rendement est supérieur, de plus d’une tonne de MS/ha ».

20 à 25 kg semés par hectare

« En Bretagne, les semis sont souvent réalisés à l’automne pour éviter les coups de chaud qui peuvent pénaliser la culture. Ils peuvent être faits sans labour, en fonction du salissement de la parcelle. La profondeur de semis doit être homogène entre 0 et 1 cm maximum. Semées à une faible profondeur dans un sol bien émietté, les semences doivent aussi être enfouies sous la terre par roulage. Sinon, elles peuvent germer puis sécher, faute d’un contact suffisant avec la terre ».

La densité est souvent trop élevée : « Les essais montrent que 20 à 25 kg suffisent grâce à une meilleure répartition graminées-légumineuses pour assurer un même rendement ». Avec un coût de semence plus faible.

Bernard Laurent

Deux mélanges semés en même temps

Dans la parcelle visitée, le semis a été réalisé après un triticale, en septembre 2023. Un passage d’outil à disque et un faux semis ont été réalisés (système en bio) avant le semis, suivi d’un roulage. Deux mélanges ont été retenus : un premier de plantes annuelles pour occuper rapidement le terrain (trèfle d’Alexandrie, trèfle de Perse, RGI) à 3 kg/ha et un second de trèfle violet, RGA, fétuque et dactyle, à 30 kg/ha (33 kg/ha au total). La culture est destinée à la fauche.


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