Sous le signe de la confiance

Stratégie S’il ne fallait retenir qu’un mot de cette édition 2025 de l’assemblée générale du Crédit Mutuel de Bretagne, ce serait assurément celui de confiance. Celle que lui accorde ses sociétaires et clients bien sûr. Mais aussi celle qu’inspire son nouveau plan stratégique à l’horizon 2030.

Une foule dans un amphithéâtre assise sur des fauteuils - Illustration Sous le signe de la confiance
L’assemblée générale de la Fédération du Crédit Mutuel de Bretagne a réuni, la semaine passée, quelque 1 000 personnes à Brest. | © l

Dans l’agenda d’une structure coopérative, l’assemblée générale annuelle revêt, bien sûr, une importance toute particulière. Parce que cet exercice de démocratie directe, sur la base équitable « une personne, une voix », confère une légitimité indépassable aux administrateurs élus pour représenter les sociétaires. Et que c’est de là que tout découle. Mais au-delà de cette dimension statutaire, l’assemblée générale représente aussi un lieu privilégié de rencontres entre les différents acteurs de la vie du mouvement. C’est l’occasion de faire le point sur l’exercice écoulé, de réfléchir sur les sujets d’actualité et de se projeter vers un avenir à construire ensemble. Un moment forcément à part où la puissance et le dynamisme d’un collectif se matérialisent pour devenir presque palpables. Les quelque 1 000 personnes réunies dans le Grand Théâtre du Quartz, à Brest, ce mardi 13 mai, pour l’édition 2025 de l’AG de la Fédération du Crédit Mutuel de Bretagne peuvent en témoigner.

Sur scène, Julien Carmona ouvre la matinée avec une nouvelle qui lui tient à cœur. Cette année, les assemblées générales des Caisses locales du CMB ont connu leur meilleure participation (6,54 %) depuis 2010. « En l’espace de deux ans, le taux a été quasiment multiplié par quatre, se réjouit le président de la Fédération. C’est le fruit de la mobilisation de tous, administrateurs et collaborateurs ». Et pas question de s’arrêter en si bon chemin puisque l’objectif est désormais d’atteindre les 10 % de participation à l’horizon 2030.

« La confiance des sociétaires représente notre principal actif, sachons la cultiver »

Autre motif de satisfaction : les dispositifs de solidarité du Crédit Mutuel de Bretagne. L’an passé, 3,4 millions d’euros ont ainsi été alloués par la Fédération et le fonds de dotation du Crédit Mutuel Arkéa. Une enveloppe qui a permis de soutenir plus de 4 500 familles, professionnels et associations. Julien Carmona met également en exergue le rôle du microcrédit, outil efficace d’insertion et de lutte contre la précarité dont les vingt ans ont été célébrés en janvier dernier. Pionnier de la formule, le CMB en est toujours aujourd’hui un acteur de premier plan. « Nous finançons plus de 40 % des microcrédits personnels octroyés en Bretagne ».

Julien Carmona, Président de la Fédérationdu Crédit Mutuel de Bretagne
« Le Crédit Mutuel de Bretagne a la volonté de pratiquer une finance toujours plus durable et responsable. Et d’être la banque de référence en Bretagne », Julien Carmona, Président de la Fédération bretonne.

La banque de référence

Fort de ses racines coopératives et mutualistes, de son positionnement au service de l’économie réelle et de sa logique de temps long, le CMB s’affirme comme un partenaire fiable, sur lequel on peut compter quelles que soient les circonstances. L’établissement breton l’a encore démontré récemment, en continuant, dans un contexte délicat, à accompagner ses sociétaires et clients dans leurs projets immobiliers, contrairement à d’autres enseignes bancaires. Partenaire de toujours plus de particuliers, professionnels, entreprises, agriculteurs, le CMB a aussi renforcé progressivement sa présence auprès des collectivités et des institutionnels. Le tout « avec la volonté de pratiquer une finance toujours plus durable et responsable. Et d’être la banque de référence en Bretagne ».

Cette Fédération du CMB solide et conquérante occupe une place centrale au sein du Crédit Mutuel Arkéa. « Les Caisses locales sont notre maison mère, souligne Elisabeth Quellec, directrice générale déléguée, reponsable du pôle clientèle de détail. Elles détiennent les filiales qui ont contribué à l’expansion du groupe ». Ce dernier compte aujourd’hui plus de 7 000 salariés en Bretagne (70 % de ses effectifs), dont plus de 3 000 collaborateurs pour le Crédit Mutuel de Bretagne. La banque de détail demeure bien au cœur de l’activité du groupe qui capitalise sur son savoir-faire en la matière pour renforcer ses positions. Et dans cet univers très concurrentiel, le Crédit Mutuel Arkéa est confronté aux défis de la rentabilité et de la digitalisation. Pour relever ces deux grands challenges, il entend jouer pleinement la carte du « faire groupe ». « Nous devons penser nos offres de façon collective avec une approche par segment de clientèle. Il nous faut aussi mutualiser nos outils et que les meilleures avancées technologiques puissent profiter au plus grand nombre ».

Un nouvel élan

L’année écoulée ayant été celle de « l’atterrissage » du plan à moyen terme « Transitions 2024 », Philippe Rouxel en dresse un bilan factuel. « La trajectoire du Crédit Mutuel de Bretagne est remarquable », analyse le directeur général de la Fédération qui illustre son propos par quelques indicateurs emblématiques à ses yeux. « Le portefeuille client a progressé de 3,7 % en 4 ans quand la population bretonne a augmenté, dans le même temps de 2,4 %. Notre encours de crédits habitat a augmenté de 18,3 % sur la période. Nous finançons aujourd’hui plus d’un projet immobilier sur trois en Bretagne. L’encours des crédits aux professionnels et aux agriculteurs affiche, lui aussi, une progression à deux chiffres, aux environs de 12 %. Nous avons franchi la barre des 2 milliards d’euros d’encours en agriculture et celle des 7 milliards chez les professionnels ». Un dynamisme commercial qui se reflète dans les résultats. « 2023 et 2024 constituent les deux meilleures contributions de la Fédération aux résultats du Groupe sur les dix dernières années. Et cela malgré un environnement contraint et complexe ».

Au-delà des chiffres, aussi satisfaisants soient-ils, Philippe Rouxel insiste sur le nouvel élan que Transitions 2024 a impulsé dans tous les domaines. De la vie coopérative à la formation des nouveaux recrutés, en passant par les adaptions organisationnelles en faveur du développement commercial. « J’ai la conviction que nous avons fait des choix justes, qui préparent le futur. Il nous faut maintenant assimiler tous ces changements. Et je veux rendre hommage à toutes les équipes du CMB qui ont rendu cela possible ».

Leur engagement constant au profit des sociétaires et clients porte en tout cas ses fruits. Une récente enquête démontre, chiffres à l’appui, combien l’image et la notoriété du CMB sont excellentes. Non seulement auprès des clients mais aussi plus largement auprès de l’ensemble de la population bretonne. « Lorsque l’on demande aux Bretons de citer une banque, c’est le CMB qui vient en premier à l’esprit. C’est aussi la banque la plus appréciée, constate avec satisfaction le directeur général. Huit Bretons sur dix ont une opinion positive du CMB. Et ils sont 74 % à estimer que c’est une banque qui cultive une relation de confiance durable avec tous ses clients ».

Un travail collectif

De bons résultats, une image très favorable, voilà de quoi aborder l’avenir avec confiance. Et il est vrai que le nouveau plan stratégique « Faire 2030 CMB », ambitieux et rigoureux, est aussi imprégné d’optimisme. Issu d’un travail collectif associant collaborateurs et administrateurs, il s’articule autour de trois grandes ambitions : renforcer la singularité du modèle, poursuivre une trajectoire de développement durable sur chacun des marchés et garantir la pérennité du modèle. « Nous sommes à la fois ancrés dans le passé avec une longue et belle histoire, et résolument portés vers l’avenir, note Philippe Rouxel. Ce plan est conforme à notre identité profonde, et il révèle notre volonté d’aller plus loin en capitalisant sur ce qui fait notre différence ».

Au moment où s’ouvre un nouveau chapitre de l’histoire du CMB, Philippe Rouxel affiche sa confiance. Confiance d’abord dans les atouts distinctifs du modèle coopératif et mutualiste. Confiance également dans le cap fixé pour les six prochaines années. Enfin, et surtout, « confiance dans le collectif de femmes et d’hommes qui s’engagent au quotidien au service de nos sociétaires et clients ».

L’envie de durer

Julien Carmona, dans son propos conclusif, rappelle que le CMB est aujourd’hui la première banque en Bretagne sur le marché des particuliers. Et qu’elle entend bien le devenir sur ses autres secteurs d’activité. « La confiance des sociétaires représente notre principal actif, sachons la cultiver ». En apportant du service, de l’expertise, de l’humanité et de la proximité.

La Fédération bretonne a notamment fait le choix de demeurer une banque à réseau. Un atout dans lequel elle a beaucoup investi, tout en procédant aux adaptations là où cela s’avérait nécessaire. « Nous sommes perçus comme la banque d’ici dans une région où l’identité compte et va compter de plus en plus », annonce le président du CMB et du Crédit Mutuel Arkéa. « Préserver ce modèle exige lucidité et responsabilité. D’autant que le développement de la banque en ligne montre qu’il existe une réelle demande de la clientèle. Si, au travers de sa filiale Fortuneo et de son réseau de caisses locales, le groupe propose aujourd’hui le meilleur des deux mondes, sans trop d’interférences, bien malin qui peut prédire l’avenir de la banque de détail après 2030. Pour que le modèle de banque territoriale confirmé dans le plan stratégique puisse fonctionner, nous devons continuer à innover, à nous adapter, à nous transformer. En jouant pleinement la carte du groupe. Soyons en conscients et fiers, Arkéa est un prolongement du CMB ! »

Fort du renouveau insufflé dans la vie coopérative du mouvement, Julien Carmona souhaite poursuivre cette dynamique. En explorant, par exemple, de nouvelles pistes comme le rôle de l’administrateur-ambassadeur. « Nous pouvons mobiliser notre réseau d’élus de caisses locales pour aller à la rencontre des associations, des entreprises, des professionnels… Je suis convaincu du potentiel. Cela fonctionne déjà très bien dans le domaine de l’agriculture avec la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole » .

Dans le monde actuel, se projeter en 2030 requiert forcément de l’audace. Cela tombe bien, le CMB n’en manque pas. Et il sait la combiner avec une bonne dose de réalisme. Sans doute la clé « lorsque l’on a 100 ans derrière soi et que l’on a envie de durer au moins 100 ans de plus ! »

Jean-Yves Nicolas

Des objectifs chiffrés

Karim Ganaï – Directeur commercial du Crédit Mutuel de Bretagne

La nouvelle feuille de route stratégique du CMB est assortie d’objectifs chiffrés. Karim Ganaï, directeur commercial de la Fédération, en détaille les principaux. « Sur le volet des collectivités, nous visons une part de marché de 20 % en 2030. Nous avons structuré notre façon d’approcher cette clientèle en positionnant des spécialistes dans les directions départementales. Il nous faut maintenant capitaliser sur cette expertise ». Du côté du marché des professionnels et des entreprises, « le but est de devenir d’ici à 5 ans le partenaire incontournable d’un acteur sur quatre ». Et pour atteindre ce niveau, le CMB possède un atout de taille : sa filière entreprises lancée avec succès en 2021. Sans oublier les synergies à cultiver avec les filiales spécialisées du groupe. Enfin, conformément à sa vocation de banque territoriale, le Crédit Mutuel de Bretagne affiche avec détermination sa volonté d’être, en 2030, le partenaire incontournable d’une exploitation agricole bretonne sur deux. « Nous voulons que l’agriculture continue à jouer son rôle essentiel en Bretagne. Nous accompagnons toutes les formes d’agriculture à la condition qu’elles soient économiquement viables, humainement vivables et durables sur le plan environnemental ».

Le génie propre des Bretons

Maël de Calan – Président du conseil départemental du Finistère

La Bretagne va connaître de grandes mutations. Et la ligne de front se rapproche… D’emblée, Maël de Calan plante le décor. Grand témoin de cette assemblée générale, le président du conseil départemental du Finistère dresse un rapide panorama des grands enjeux auxquels la région va être confrontée. « L’économie bretonne se tertiarise. Mais elle doit préserver son économie productive avec l’agriculture et la pêche. Nous n’avons pas d’économie de substitution ! » Evoquant la crise des finances publiques que l’on voit poindre, l’élu estime que son impact sera d’autant plus lourd sur notre territoire que le poids des services publics y est important. Le sujet du logement représente également à ses yeux un défi redoutable : « L’inflation immobilière chasse des gens ! » Parmi les autres challenges se profilant pour la Bretagne, il cite aussi la révolution démographique d’une population qui vieillit et la pénurie d’eau potable dans une région où l’eau qui tombe du ciel finit à la mer…« Ces enjeux sont de plus en plus proches de ceux qui percutent les autres régions de France, constate Maël de Calan. Mais chacun y répond avec son génie propre, ses atouts » . Pour lui, ceux de la Bretagne sont « la valeur travail, l’esprit de solidarité et un attachement un peu irrationnel au territoire » . Tablant sur ces forces, il s’est forgé une conviction : « Nous pouvons tracer notre route pour que demain la Bretagne soit encore plus prospère, plus généreuse ». Et le Léonard de citer Lénine : « Là où il y a une volonté, il y a un chemin ! »


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