Au Gaec Corbic, les animaux sont conduits en un seul lot, en circulation libre. L’objectif est d’avoir en permanence 150 à 155 vaches à la traite dans une stabulation qui compte 150 places de logette. « Avec un tel niveau de production – 45 kg par vache et par jour – trois stalles sont bien adaptées à un tel effectif. Nous gardons de la souplesse pour les animaux et pour nous », apprécie Hervé Corbic. « On recommande 15 à 20 % de temps libre au niveau des stalles pour assurer une bonne circulation et fréquentation. Chez nous, avec 22 % de temps libre, les vaches les plus craintives, les dominées, accèdent toujours sans problème à la traite. » La fréquentation moyenne est de l’ordre de 3,2 traites par vache par jour.
15 jours de mise au Dac
Hervé Corbic confie : « J’ai longtemps été contre le robot. Mais la technologie a tellement progressé. C’est impressionnant d’observer à quelle vitesse branchent les automates en reproduisant le geste du trayeur. » Ce dernier a jugé « spectaculaire » l’adaptation des vaches. La mise au Dac s’est faite 15 jours avant le démarrage de la traite automatisée en janvier 2024. « Pendant quatre jours, nous les avons poussées. Mais à la mise en route des robots, 95% des animaux passaient de manière autonome dans les stalles pour consommer leur aliment. »
Pas de baisse de livraison à l’arrivée des robots
Lors du basculement vers la nouvelle approche de la traite, la préparation des trayons par le bras robotisé, « somme toute bruyante », a été désactivée pour réduire la surprise et éviter du stress aux animaux. « Lors des premières traites, nous avons ainsi lavé les trayons avec des lavettes, manuellement, avant que l’automate ne pose le faisceau. » Cela s’est fait en douceur et les vaches ont donné leur lait sans difficulté. Le premier jour, il y avait 25 vaches en retard. « Au bout d’un mois, tout fonctionnait comme sur des roulettes. D’ailleurs, il n’y a pas eu de baisse de livraison autour de cette grande transition. »



Première traite au pot trayeur
Au quotidien, le troupeau est à l’aise dans le bâtiment. Pour autant, il n’est jamais facile de dire au revoir à sa vie de génisse ou de tarie pour découvrir ou reprendre d’un seul coup le passage par le robot, le Dac et la traite. Au Gaec Corbic, les primipares sont ainsi accompagnées et font leur apprentissage en douceur et pas à pas. Toutes les premières traites après vêlage sont ainsi réalisées au pot trayeur pour récupérer le colostrum dans la cage de contention. « C’est plus facile pour le démarrage : nous sommes en contact direct avec l’animal, nous pouvons le caresser pour le mettre en confiance. » À sa sortie, l’animal est aussitôt guidé vers l’une des stalles pour s’alimenter au Dac. Ensuite, lors des trois ou quatre premières traites au robot, les associés s’appuient sur leur expérience et désactivent le nettoyage automatique des trayons pour limiter le bruit qui pourrait inquiéter.
Toma Dagorn
Vers un confort homogène dans l’étable
À l’arrivée des robots, les associés ont installé trois ventilateurs au-dessus de l’espace devant les stalles. « Mais les journées chaudes, les vaches s’agglutinaient dans cette zone rendue plus confortable et bloquaient l’accès aux automates. » Pour y remédier, des ventilateurs vont être répartis dans toute l’enceinte. « Ainsi tout le bâtiment sera agréable et il restera bien fréquenté dans son ensemble l’été. »