En octobre dernier, des agriculteurs de la FDSEA et JA 35 s’étaient mobilisés pour interpeller sur l’achat d’une quinzaine d’hectares de terres par le Département 35, à Saint-Jouan-des-Guérets, alertant notamment sur les prix élevés proposés, « 40 % supérieurs à la moyenne du secteur. » Une vente qui risque de « faire monter les prix, obligeant les agriculteurs à acheter demain plus cher », avaient précisé les représentants des syndicats, inquiets de voir disparaître à terme des terres agricoles vouées à la production alimentaire. Près de la Rance, ces parcelles sont classées en espaces naturels sensibles (ENS) sur lesquels le Conseil départemental peut exercer son droit de préemption.Dans un communiqué du 25 avril, le Département déclare qu’il s’était positionné « pour acquérir ce terrain composé de terres agricoles, de landes et de prairies, après une négociation à l’amiable avec le vendeur en s’appuyant sur des indices fonciers réglementaires nationaux. » L’acquisition de ces parcelles, « d’un intérêt écologique majeur, par le Département, pourrait contribuer à conserver et améliorer cette identité paysagère, en y maintenant des activités agricoles traditionnelles et emblématiques du secteur (production légumière, élevage), en reconstituant un réseau bocager qui tend à disparaître et en valorisant les espaces de landes et de falaises. »Suite à cette proposition, « la Safer a décidé d’appliquer son droit de préemption à un prix inférieur à celui envisagé par le Département » qui « ne partage pas l’analyse de la Safer et ne proposera pas de se porter acquéreur à ce prix ». Il « n’actionnera pas son droit de préemption prioritaire et laissera le propriétaire se positionner sur l’offre de la Safer ». Néanmoins, le Département « tient à réaffirmer son intérêt pour acquérir à terme ces terrains. »Agnès Cussonneau…

---