Quel est le pourcentage idéal de légumineuses dans un couvert long ? Quelle est l’efficacité d’une culture de trèfles pure ? Quel est l’impact sur les adventices ? Sur la biomasse ? Sur l’azote capté ? C’est à toutes ces questions que tentent de répondre les agriculteurs réunis au sein du GIEE Maxiveg bio, mené par Résagri 56. À Pontivy, une plate-forme d’essais permet de comparer une quinzaine de mélanges de couverts, implantés dans une parcelle précédemment en triticale. « Avant de choisir son couvert, il faut savoir pourquoi on l’implante », souligne Clarisse Boisselier, conseillère à la Chambre d’agriculture, en charge du suivi des essais, « en fonction de l’objectif – ramener de l’azote, favoriser la biomasse pour apporter de la matière organique ou étouffer les adventices… – les espèces ne seront pas les mêmes ». À côté des couverts habituellement implantés dans la région (mélanges avec phacélie, moutarde, trèfles…), des couverts dits doubles ou relais tentent de prendre la lumière. Ils ont pour objectif de limiter le salissement des parcelles et de maintenir un effet sur la structure du sol le plus longtemps possible.
Deux semis pour un couvert long
Le couvert double consiste à semer un couvert estival après la récolte du précédent. Un couvert hivernal est ensuite implanté directement dans le couvert estival ou après destruction de celui-ci à l’automne. Sur la parcelle de Pontivy, un mélange de sarrasin (10 kg), de phacélie (4 kg) et de moutarde (2 kg) a été semé fin août. Le second mélange est implanté en semis direct, fin novembre, avec des semences de ferme d’avoine d’hiver (25 kg) et de féverole (80 kg). Au coût des semences (63 €/ha en conventionnel et 78 €/ha en bio), il convient d’ajouter le coût du second semis. D’autres modalités de couvert double, associant diverses espèces, sont également testées.
Un seul semis, en été
Le couvert relais consiste à semer un couvert en été. Celui-ci se compose à la fois d’espèces qui se développent durant la période estivale, et d’espèces adaptées à la période hivernale. Ces dernières prennent le relais en se développant dans un second temps, permettant ainsi d’assurer une continuité dans la couverture du sol. Cette technique présente l’avantage de ne faire qu’un seul passage de semis, à l’inverse de la technique du double couvert. À Pontivy, parmi les modalités testées, l’un associe le sarrasin, la phacélie et la moutarde (mêmes quantités que pour le double couvert) avec 40 kg de seigle et 8 kg de trèfle incarnat. Un broyage d’une partie de la planche d’essai a été réalisé le 12 novembre pour donner de la lumière au seigle et au trèfle. Les quinze modalités sont comparées tout au long du cycle et les données de restitution d’éléments minéraux au sol, seront analysées par la méthode Merci (Méthode d’estimation des restitutions par les couverts intermédiaires).
Bernard Laurent
Un mélange de trois trèfles
Sur l’une des planches d’essai, un mélange de trèfles squarrosum (9 kg), Micheli (2,5 kg) et incarnat (6 kg) est à l’épreuve (700 gr/m2 au total). Ils ont chacun un intérêt différent. L’incarnat s’installe vite, le Micheli couvre le sol, se voit moins que le squarrosum, plus aérien, mais se développe en fin de cycle. Ce mélange coûte 80 €/ha en conventionnel et 85 €/ha en bio, bien plus que la phacélie, mais est censé restituer plus d’azote à la culture suivante.