Kévin et Hervé Le Coent élèvent 65 000 poulettes dans deux bâtiments de 1 200 et 1 500 m2. L’eau utilisée pour l’abreuvement des animaux est issue d’un forage situé à 40 m de profondeur. « Nous avions des problèmes de streptocoques et d’E. Coli », se rappellent les agriculteurs. « Du biofilm se déposait également dans les canalisations et les pipettes ». Les agriculteurs installent alors un traitement à base de dioxyde de chlore injecté à la sortie du forage. Malgré des résultats encourageants, ils observent cependant quelques inconvénients. « Le chlore n’est pas donné et il fallait quand même changer assez souvent les bidons. De plus, nous étions davantage favorables à un système de traitement sans produits chimiques ».
L’action du courant
Hervé et Kévin Le Coent se tournent alors vers la société niçoise Acqua Solutions en 2022. Celle-ci propose une solution de traitement par champ électromagnétique ultra-basse fréquence. « Ce champ électromagnétique incommode les bactéries en changeant temporairement la physique de l’eau, comme son mouillage ou sa solubilisation », explique Alix Bacchialoni, de chez Aqua Solutions. « Leur multiplication est donc fortement ralentie ». Dans les faits, un boîtier branché sur secteur est positionné à la sortie du forage. Deux bobines montées à l’extérieur des canalisations y sont reliées. Celles-ci sont parcourues continuellement par un courant électrique, générant ainsi le champ magnétique. Après un essai de plusieurs mois, le système est adopté par les deux éleveurs. L’installation a coûté 4 500 €. « Nous faisons des analyses d’eau tous les six mois », annoncent-ils. « Les taux de coliformes, coliformes fécaux et d’entérocoques sont largement en dessous de seuils, voire à 0 ».
Une expérience dans la santé
Créée en 2015, Acqua Solutions était initialement présente dans le domaine de la santé. Leur système est installé dans plusieurs hôpitaux et cliniques, notamment pour traiter les problématiques de légionelles. « Nous avons également équipé des gymnases ou des maisons de retraite », précise Alix Bacchialoni. « Nous souhaitons maintenant développer cette solution pour l’agriculture et plus particulièrement l’élevage ».
