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Deux photos. Une première prise au drone montre une armada de voitures stockées sur le port d’Anvers, prêtes à déferler sur les routes d’Europe. L’image est saisissante. Une seconde photo montre des poulets à perte de vue, illustration de gigapoulaillers projetés en Croatie configurés pour sortir 190 millions de poulets par an, soit l’équivalent de la production des Pays de la Loire.

Deux images, un même message

Deux images a priori sans lien, mais qui véhiculent pourtant un même message : celui de 2 stratégies de conquête du juteux marché de l’UE. Et, en corollaire, le risque de déstabilisation de l’industrie automobile européenne, d’une part, et du modèle agricole familial, d’autre part. D’aucuns diront que le parallèle ne peut être fait. Que la Croatie fait partie de l’Europe. Sauf que ces poulaillers géants sont l’œuvre d’oligarques ukrainiens qui ont trouvé la faille pour s’exonérer des contingents d’exportation et des droits de douane.

Ces projets génèrent des questions légitimes chez les aviculteurs bretons. Des questions sur la transparence capitalistique et la probité des investisseurs. Les Bretons sont confortés dans leur questionnement par la Commission européenne qui somme l’Ukraine de mener à bien des réformes sur « l’Etat de droit, les oligarques, la lutte contre la corruption et les droits fondamentaux » avant d’intégrer l’UE.

À l’évidence ce modèle avicole qui s’implante en Europe de l’Est menace frontalement l’élevage français. Mais, au-delà des incantations et des promesses inconsistantes, peu de politiques s’engagent concrètement pour stopper ce torpillage au gros calibre qui s’annonce. Il en est tout autre pour l’industrie automobile. Effrayée par la perspective d’un afflux de voitures chinoises, l’Union européenne a d’emblée étudié la possibilité d’augmenter substantiellement les droits de douane sur la déferlante de véhicules électriques de l’empire du Milieu.


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