19638.hr - Illustration Convaincre davantage sur les intérêts de la bio
De gauche à droite : Nicolas Legendre, Philippe Camburet et Matthieu Combaud.

Convaincre davantage sur les intérêts de la bio

Les participants à l’assemblée générale d’Agrobio 35 ont identifié des pistes pour faire reconnaître plus largement les avantages de la bio auprès des gouvernants, des citoyens, des consommateurs...

« Comment faire reconnaître la bio comme solution de la transition agricole et alimentaire ? » : telle est la question que se sont posés les adhérents d’Agrobio 35, le 19 mars à Cesson-Sévigné (35). Pour Nicolas Legendre, journaliste, les blocages sont « économiques et idéologiques plus que techniques. » Beaucoup de groupes agroalimentaires « n’ont pas intérêt à voir s’imposer cette agriculture peu consommatrice d’intrants. »

Par ailleurs, « l’agriculture ‘pétrochimique’, dominante en Europe, s’est construite sur un discours disant qu’elle est le progrès et la solution pour la souveraineté alimentaire. » À côté, le Giec et la FAO (Organisation pour l’alimentation et l’agriculture) demandent des changements auxquels la bio répond logiquement mais « ce n’est pas le chemin que nous prenons actuellement. »

Comment convaincre les agriculteurs de passer en bio alors que certains de leurs voisins rencontrent des difficultés (coûts de production, techniques, débouchés…) ? 

Fixer un horizon pour le bio

Selon lui, les différents types d’agriculture ne peuvent pas cohabiter tout comme il n’est pas possible de passer à une agriculture à 100 % sans intrants de synthèse dans 5 ans. « Mais il faut se fixer un horizon : 2040, 2050… »

Au niveau gouvernance, « davantage de place devrait être accordée à des acteurs qui portent des visions alternatives tant les questions agricoles et alimentaires touchent à beaucoup d’aspects de nos vies », ajoute Matthieu Combaud, co-animateur du groupe « Agriculture et alimentation » du collectif Le Lierre fondé en 2019 dont l’objectif est d’aller vers des systèmes alimentaires plus durables et plus justes. Pour lui, la diversité des syndicats agricoles doit être davantage représentée auprès des services de l’État ou dans les Chambres d’agriculture. « Cela passe par des moyens financiers » fléchés vers ces acteurs.

Matthieu Combaud identifie d’autres axes : faciliter l’accès au foncier pour le bio, Sécurité sociale de l’alimentation, mesures miroir pour le commerce international, davantage de bio dans la commande publique, implication des ministères de la Transition et de la Santé…

Mieux informer les consommateurs

L’un des blocages envers la bio vient aussi de la perte de lien avec les consommateurs. « Les gens se sont habitués à une abondance de l’alimentation et choisissent selon ce que les supermarchés leur présentent. Il faudrait redonner un sens à notre alimentation et privilégier celle qui contribue à notre santé, à la préservation de notre environnement, à une juste répartition de valeur entre les acteurs », souligne Philippe Camburet, président de la Fnab (Fédération nationale d’agriculture biologique). « Il faudrait informer clairement les consommateurs et pointer du doigt les coûts liés à l’alimentation actuelle. »

Orienter via la Pac

Autre solution identifiée, « dans la future Pac, nous devons pousser la reconnaissance des services environnementaux », précise Philippe Camburet. « La bio est source de progrès, répond aux enjeux de santé globale. Elle doit être accompagnée, planifiée, budgétisée », synthétise Sonia Fretay, présidente d’Agrobio 35.


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