18950.hr - Illustration Des auxiliaires pour ne plus entendre une mouche voler
Dans l’élevage porcin d’Arnaud Abgrall, les mouches autrefois si invasives ont aujourd’hui disparu. 


Des auxiliaires pour ne plus entendre une mouche voler

Pour lutter contre les infestations de mouches dans ses ateliers bovin lait et porcin, Arnaud Abgrall a choisi la lutte biologique grâce au programme Bestico. Une solution efficace, facile et respectueuse de l’environnement.

À Lampaul-Guimiliau (29), Arnaud Abgrall gère un troupeau de 100 vaches laitières de race Prim’Holstein et un élevage de porcs (4 500 places à l’engraissement). Or, avec les animaux, viennent inévitablement… les mouches . Outre l’inconfort ressenti par l’éleveur et ses salariés, ces mouches provoquent du stress chez les vaches qui, pour certaines, ont tendance à se décrocher du robot. « Cela impacte notamment la qualité butyrique et cellulaire du lait. En plus, les mouches aiment particulièrement les déjections riches en protéines, donc on en trouve beaucoup dans les cases des veaux. Elles sont porteuses d’une bactérie qui peut engendrer des kératites », explique l’agriculteur. Sensible à la biodiversité, l’éleveur a fini par renoncer aux insecticides chimiques. « Ils détruisent les auxiliaires tels que les vers à queue, qui sont utiles pour la pollinisation », déplore-t-il. En plus, les mouches reviennent rapidement harceler les animaux puisque ce traitement n’agit que sur les adultes, et non pas sur les larves nichées dans le bâtiment. Heureusement, il est possible de réduire la pression grâce à la lutte biologique.

Des acariens mangeurs d’œufs de mouche 

Depuis 4 ans, il utilise avec succès des insectes auxiliaires dans son atelier bovin lait. En porc, l’essai a commencé début 2023 et le constat de l’éleveur est sans appel : « Il n’y a plus de mouche ! ».  Pour optimiser l’efficacité de ces auxiliaires, il suit un protocole complet mis en place en début d’année avec l’appui de Christian Cann, technicien Eureden, et Joris Leroux, technico-commercial chez Bestico. Objectif : prévenir les infestations en s’attaquant à tous les stades de développement de la mouche. L’auxiliaire Biomite, constitué d’acariens, se nourrit des œufs. « Cette année encore, je vais vider ma fosse pour épandre le lisier sur mes cultures, et ensuite je lâcherai du Biomite. Cela fonctionne très bien », expose Arnaud Abgrall. « Nous préconisons 1 lâcher par an, car les acariens se reproduisent très vite. Une boîte comptant 50 000 acariens mâles et femelles traite une surface de 250 à 500 m2 », signale Joris Leroux. Ce produit s’épand aussi bien en surface de fosse ou sous le caillebotis, que le long des murs, des litières ou abreuvoirs.

Des larves prédatrices de larves de mouche

Pour lutter efficacement contre les mouches, il faut combiner ce produit à d’autres auxiliaires afin de couvrir tous leurs stades de développement. Biofly contient des mouches prédactrices Ophyra, dont les larves dévorent celles des mouches nuisibles. Elles aiment particulièrement les lieux sombres, et craignent la lumière. « En élevage porcin, j’utilise un paquet par salle que je dispose dans les couloirs, à l’abri des zones de piétinement », décrit l’éleveur. « Au début, il faut prévoir 3 lâchers à 2 semaines d’intervalle, puis toutes les 6 semaines », recommande Joris Leroux. Un paquet de 9 000 prédateurs traite environ 100 m2. Biofly peut aussi être déployé par un diffuseur suspendu en hauteur, hors de portée des animaux. 

Des mini-guêpes parasitaires de pupes

Enfin, l’éleveur complète son protocole avec Biowasp/Biopar, des mini-guêpes qui parasitent les pupes de mouches : « Je l’applique tous les mois en bordure de litière ». Cette solution s’utilise en milieu sec, sur les aires paillées et les fumières. Par ailleurs, les vaches sortant en général de février à novembre, elles ramènent des mouches en bâtiment. Il a donc placé un seau Appibuster à l’entrée pour attirer les diptères. Constitué de levures, ce piège se place de préférence à hauteur de vol de mouche, à 1 m ou 1,50 m du sol. « Je place 1 seau en mai, quand les mouches apparaissent en nombre, et une recharge vers septembre », détaille-t-il. Si elles attirent moins les mouches piqueuses, qui sont captées plutôt par les insectes auxiliaires à l’intérieur du bâtiment ou par des pièges spécifiques à l’extérieur, ces levures fermentées sont redoutables pour piéger les mouches domestiques. Convaincu par le programme Bestico, il y voit aussi une source d’économies par rapport à l’utilisation d’insecticide chimique : « Me concernant, c’est deux fois moins onéreux »

Des alliés inattendus contre l’invasion des mouches dans les élevages : le succès du programme Bestico

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Les mouches étant friandes des déjections des veaux, il est recommandé d’épandre des mini-guêpes Biowasp en bordure de litière.

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L’éleveur dépose un sachet de Biofly sur ses deux robots de traite, où les mouches agacent particulièrement les vaches.

Justine Rabette / Cultivert & Hortalis


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