Edito - Illustration Ferme-usine

Ferme-usine

Les mots ont un sens. Mais ils n’ont pas le même sens pour tout le monde. Qualifier une ferme de 200 truies de ferme-usine est un non-sens. C’est pourtant ce que fait le collectif Stop fermes-usines Rias  29 qui a lancé une véritable croisade contre la ferme des Korrigans, à Baye (29). L’objet du courroux du collectif ? Un projet d’extension visant à passer de 150 à 200 truies. Quel qualificatif appliqueraient ces contestataires aux exploitations qui comptent des milliers de vaches comme aux États-Unis ou aux mégaporcheries de 26 étages en Chine hébergeant chacune 600 000 bêtes ?

On parle bien ici de 50 truies supplémentaires

La virulente opposition à l’élevage familial de Virginie et Sébastien Penven n’est pas un cas isolé en Bretagne. Loin s’en faut. Les cas se multiplient. Mais qu’une telle contestation se déroule dans la communauté d’agglomération de Quimperlé, siège de Bigard mérite que l’on s’y attarde. L’abattoir et les nombreuses entreprises sous-traitantes affiliées constituent en effet un important pourvoyeur d’emplois local qui s’appuient sur l’activité d’élevage. Les cochons de la ferme des Korrigans sont d’ailleurs vendus à Bigard. Il est à cet égard surprenant qu’un conseil municipal comme celui de Quimperlé ait voté contre l’extension de la porcherie de Baye. D’autant que l’on parle bien ici de 50 truies supplémentaires sur une commune voisine.

Le géographe Jean Ollivro le disait le 28 septembre à Quimper, lors du centenaire de la Laiterie Le Gall : « Un tiers de l’économie bretonne est liée à 2 % de la population active représentée par les agriculteurs ». Les pourfendeurs de l’élevage sont apparemment insensibles à cette catégorie d’emplois ‘primaires’ de leur territoire. Leur attitude constitue à certains égards une forme de mépris pour tous ceux qui travaillent la terre et dans l’agroalimentaire.


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