Précieuse eau

Edito - Illustration Précieuse eau

À deux mois de l’été, l’Union européenne est menacée par le manque d’eau, s’alarme l’observatoire européen de la sécheresse, Copernicus. 70 % des terres agricoles de l’Union sont déjà touchées par une sécheresse édaphique – qui concerne le niveau d’humidité du sol cultivé – et le débit des fleuves est inférieur de 30 à 60 % à la normale saisonnière. Tout cela dans un contexte de températures hivernales et printanières supérieures de 1 à 6 °C par rapport aux normales de saison selon les territoires. Cette anomalie accentue l’évapotranspiration et accélère le dessèchement des sols.

Focaliser le débat sur l’eau autour des mégabassines comme on le fait en France est de fait inapproprié. Il ne résout rien à l’échelle d’un territoire, d’un pays, et encore moins de l’Europe où il est question de 157 millions d’hectares de terres agricoles potentiellement menacés par le manque d’eau (70 % de plus de SAU qu’aux États-Unis). Il n’est évidemment pas question d’irriguer toute cette surface car, comme le rappelle l’Onu, la demande en eau dépassera l’offre de 40 % dès 2030. C’est donc davantage le niveau de la ressource qui sera le premier facteur limitant. Certes une technologie comme le goutte-à-goutte, plus efficiente de 40 %, laisserait supposer que l’on peut multiplier les surfaces irriguées. Mais les experts craignent un effet rebond délétère : l’expansion de cette technique à grande échelle reviendrait à puiser encore davantage dans une ressource par définition limitée.
Alors que faire ? Miser sur les assolements, les rotations. Des travaux prometteurs laissent entrevoir une amélioration des rendements de maïs de 15 à 20 % en année sèche dans des systèmes à rotation complexe de 5-6 ans par rapport à des rotations triennales. Avec son système de polyculture-élevage, la Bretagne a des atouts en main.


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