Edito - Illustration L’eau

L’eau

Les agriculteurs bretons qui sillonnent la campagne ont remarqué que les sources ne sont remontées à leur étiage de saison que depuis début janvier. Le BGRM vient de le confirmer : « Les nappes du socle du Massif Armoricain voient leur situation s’améliorer avec des niveaux en hausse et autour de la moyenne à localement modérément hauts ». Sur le territoire français, la situation n’est pas aussi réjouissante : plus des trois-quarts des nappes restent encore sous les normales mensuelles. Les hydrographes estiment que, dans certaines régions, il faudra 3-4 ans pour récupérer les déficits qui se sont cumulés depuis 8 ans.

Bien que les nappes armoricaines se soient remplies cet hiver, « la quantité d’eau est un problème, y compris en Bretagne », a insisté Loïg Chesnais-Girard, président de la Région, en amont du 24e Carrefour des gestions locales de l’eau qui s’est tenu les 25 et 26 janvier à Rennes. Des propos appuyés par Martin Gutton, directeur général de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, qui estime que « l’accélération du changement climatique bouleverse tous nos référentiels » en matière de gestion et de partage de l’eau.

Cette vigilance sur l’eau accessible supposera plus de solidarité et moins de stigmatisation. D’autant que l’agriculture régionale ne fera pas l’économie d’un développement de l’irrigation pour tenir son rang de grande région agroalimentaire. C’est ce qu’a rappelé Serge Le Bartz, président d’Eureden lors de la Réunion Stratégique de la coopérative, le 8 décembre dernier. « Aujourd’hui, l’irrigation agricole en Bretagne, c’est 0,02 % de l’eau de pluie. Doubler ou tripler cette valeur n’aura pas d’impact sur l’alimentation du territoire. » Et d’assurer que les retenues projetées auront « une taille humaine de l’ordre de 20 000 à 30 000 m3 », soit 10 à 20 moins volumineuses que les mégabassines qui font l’actualité depuis quelques mois.


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