Edito - Illustration Épreuve de vérité

Épreuve de vérité

Depuis 1999, date du premier CTE, puis de son petit frère, le CAD, les programmes environnements successifs ont montré qu’ils sont des leviers efficaces pour orienter les systèmes agricoles vers plus d’agroécologie. En 2015, les MAEC ont ajouté un volet climatique à ces plans destinés à accompagner les agriculteurs dans leur changement de pratiques.

Jusqu’en 2022, les MAEC bretonnes étaient gérées par la Région qui était allée jusqu’à rajouter 12 millions d’euros dans le programme pluriannuel pour qu’aucun agriculteur ne soit laissé de côté compte tenu du succès de la mesure qui avait séduit 5 800 exploitations.

Il manquerait 58 M€ dans la caisse

L’État a désormais repris la gestion de ce dossier. Dès le printemps 2023, la Chambre d’agriculture de Bretagne a dû voler au secours de toute une zone blanche pour qu’un bon millier d’éleveurs du sud-ouest Bretagne ne soient pas exclus de ce dispositif. Au final, toutes les exploitations qui le souhaitaient, soit environ 4 300, ont pu signé la nouvelle MAEC. Sauf que les 90 M€ provisionnés pour ce programme ne suffiront pas en toute vraisemblance à couvrir les besoins de financement évalués à 148 M€. En clair, il manquerait 58 M€ dans la caisse. Éconduite de la gestion de ce dossier, la Région sourit sous cape. Juste retour des choses…

Alors quelle solution ? Écarter un bon millier d’agriculteurs du dispositif pour satisfaire les autres ? Proratiser les aides quitte à saupoudrer ? Faire appel au fonds de 1 milliard d’euros fléché par la Première ministre pour décarboner l’agriculture. Les semaines à venir vont être décisives. Et pour la profession, l’issue de ce dossier sera un indicateur sur la réelle volonté de soutenir l’élevage comme il a été largement question la semaine dernière au Space. De la parole, aux actes, il y a parfois plus qu’un fossé…


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