Edito - Illustration Mirage

Mirage

Le business-modèle de la viande in vitro s’appuie sur des valeurs éthiques, notamment de protection du bien-être animal. Curieusement ce secteur de la viande de laboratoire est peu prolixe sur son impact environnemental. Or, cette nouvelle technologie que l’on nous présente comme le parangon de l’écologie est très énergivore. Des études ont montré que la production de 1 kg de viande in vitro nécessite 8 000 kWh et 400 L d’eau. De même, selon plusieurs calculs de chercheurs, l’élaboration de ce même kilo de viande émettrait l’équivalent de 2 tonnes de CO2, soit autant qu’une vache par an. L’efficacité environnementale mesurée à l’aune des gaz à effet de serre rapportés à l’énergie alimentaire produite serait donc 2 500 fois meilleure pour une vache à 8 000 L de lait qui produit

5 millions de Kcal comparativement aux 2 000 Kcal générées par kilo de muscle de synthèse. Le bilan environnemental de la production d’insectes alimentaires menée à grande échelle n’est pas non plus aussi vertueux qu’on veut bien faire croire : il est assez proche de la production industrielle du poulet ont calculé d’autres équipes de chercheurs. Quant aux fermes verticales qui permettent de faire fi des conditions climatiques, elles affichent les mêmes travers environnementaux. La consommation énergétique de ce type d’installation est de 3 500 kWh/an/m2 en production de salade, à comparer aux 250 kW/an/m2 consommés en serre traditionnelle et zéro en plein air.

Bref, toute cette alimentation hors-sol censée répondre au grand défi alimentaire de l’humanité est un mirage. D’abord sur le plan écologique. Ensuite, au regard de son incapacité à répondre quantitativement aux besoins : selon des projections, la part de marché de la viande in vitro ne dépassera pas 0,08  % de la consommation mondiale de viande en 2030.


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