Edito - Illustration Se préparer

Se préparer

De nombreuses études et rapports pointent la fragilité de la souveraineté alimentaire dans la plupart des pays européens. Y compris en France où l’autosuffisance, mesurée en calories disponibles, est estimée à seulement 85 %. Elle descendrait encore plus bas en cas de catastrophe naturelle ou, pire, en cas de guerre. D’abord parce qu’un appareil de production peut être facilement déséquilibré. Ensuite, parce que dans l’adversité, les corps consomment plus d’énergie. Pour un pays, la production de nourriture et son accès sont donc déterminants.
La gestion actuelle des stocks de nourriture en flux tendu constitue en fait une menace. Dans les pays européens, les réserves d’eau, de nourriture se résument au mieux à quelques jours d’avance. Il en est de même dans les ménages, à l’exception des familles rurales qui ont conservé cette précaution ancestrale de stocker pour plusieurs semaines.

Mais il y a des contre-exemples. Méfiante à l’égard de sa voisine russe depuis la Guerre d’hiver, la Finlande n’a jamais totalement abandonné sa politique de résilience. La Suède lui a emboîté le pas après l’invasion de la Crimée en 2014. Le pays a identifié dix secteurs stratégiques, dont l’alimentation, pour affronter n’importe quel type de crise. En France, une mission sur la résilience nationale a été lancée en 2021 par le Parlement. Elle prend tout son sens depuis le 24 février 2022. Tout le travail autour de ce que l’on appelle pudiquement les « forces morales » est une des déclinaisons de ce travail. La volonté actuelle du Gouvernement d’accroître les stocks de nourriture, d’eau et d’énergie pour améliorer la résilience du pays en est une autre. « Il faudra de la force d’âme pour regarder en face le temps qui vient », disait Macron en 2022. Le temps semble venu…


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