Edito - Illustration L’élevage

L’élevage

L’élevage, l’élevage, l’élevage… Moins il y a d’éleveurs, plus ceux qui redoutent son déclin adjurent son maintien. Et plus on invoque son maintien, plus ses détracteurs veulent lui faire la peau. Entre ces assertions contradictoires, les éleveurs sont désorientés. Et doutent.

Pour que demain il y ait de l’élevage en Bretagne, les éleveurs et futurs éleveurs doivent d’abord avoir l’assurance que leur métier sera durablement reconnu, rentable et respecté. Nombreux sont les éleveurs en place qui n’y croient malheureusement plus. Cet état d’âme n’épargne pas la région comme l’illustre la décapitalisation des cheptels en cours. Car, il faut le reconnaître : il faut être robuste pour résister aux vents contraires qui soufflent sur le monde de l’élevage.

Premier écueil, la rémunération. Mesurée sur une longue période, elle est sans équivoque insuffisante au regard des investissements et du temps de travail. Les cours actuels ne sauraient occulter plusieurs décennies de prix bas. Ce manque de rétribution est d’autant plus mal vécu que l’opposition à l’élevage, et plus globalement à l’agriculture, ne cesse de s’amplifier.

Comme un îlot insolite dans un flot d’attaques en règle, la prairie fait – pour l’instant et pour longtemps – exception. Propice à la biodiversité et au captage du carbone, elle est objet de consensus jusque dans les rangs des contempteurs de l’élevage ; elle est porteuse d’une image vertueuse et d’une certaine esthétique champêtre. L’élevage breton doit savoir mettre à profit cette bonne image pour construire une communication basée sur une approche systémique à l’opposé de la technique de la focale utilisée par les contestataires de l’agriculture qui consiste à isoler et grossir des pratiques – usage de pesticides, algues vertes, ammoniac, etc. – pour mieux les blâmer.


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