Séance d’ostéopathie contre sévère boiterie

Après un vêlage difficile, une vache boite bas. L’ostéopathe Angélique Bloino est appelée à la rescousse pour la remettre sur pied. Ce matin, chez Tinhinane et Jean-Baptiste Danjou, une vache a donné naissance à un veau énorme. « C’est une des Normandes du troupeau. Pourtant bonne laitière, cette 4e lactation a la particularité d’être toujours très juste d’état », détaille l’éleveur. « Nous l’avons achetée à l’extérieur. C’est sa seconde mise bas chez nous… Elle a vêlé toute seule la nuit dernière donnant ce mâle de près de 80 kg. » Quand le Morbihannais est arrivé, la vache rampait dans la paille sur les membres antérieurs pour atteindre sa progéniture. Le vétérinaire est passé et lui a apporté du calcium par perfusion. Une subluxation sacro-iliaque Mais une fois sur ses pattes, la vache présente une sévère boiterie. « Dès que c’est d’ordre musculaire ou articulaire – une vache qui a glissé ou pris un coup – nous appelons l’ostéopathe. C’est la 3e visite en six mois. Après chaque intervention, les vaches sont restées dans le troupeau », confie Jean-Baptiste Danjou à l’arrivée d’Angélique Bloino au chevet de la patiente. « Elle souffre d’une subluxation sacro-iliaque. Pendant le vêlage, elle a poussé tellement fort que cela a partiellement déchiré le ligament au niveau de l’articulation. Tout est complètement distendu », explique, avec pédagogie, la jeune femme qui a l’habitude de transmettre son savoir dans deux écoles d’ostéopathie. « Elle a forcé. Peut-être est-ce lié à la conformation de son bassin. Les vaches qui ont tendance à casser dans le rein sont souvent plus à risque au vêlage. » Huit jours pour bien récupérer L’objectif de l’ostéopathe est que le côté gauche de la vache redevienne « fonctionnel » et retrouve « sa fonction motrice ». Une séance dure en général 45 à 60 minutes. « J’utilise des techniques où l’animal est acteur, travaille avec moi. Un peu comme de la kinésithérapie, je cherche à lever en douceur les tensions dans les tissus. » À l’arrivée, la malade semble aller un peu mieux. Elle a récupéré de la souplesse à la marche. « Là, on est encore à chaud. Dès ce soir, ce sera mieux, mais il faut lui laisser huit jours pour bien récupérer. La douleur va diminuer peu à peu », précise la spécialiste. « Cette vache aurait sans doute retrouvé spontanément de la stabilité dans quelques jours. Mais elle aurait fort probablement développé une bouleture, symptôme de la sciatique. » Intervention dans les 48 heures Angélique Boino rappelle qu’il est préférable de l’appeler le plus tôt possible. « Pour une boiterie, plus on traîne, plus l’animal compense et plus le schéma corporel se complique. Une intervention précoce est plus simple et en faveur des chances de récupération. » Donnant « la priorité aux vaches », elle intervient dans les 48 heures. « Pour une vache couchée, je passe dans la journée. Le temps est compté avec un risque de syndrome d’écrasement musculaire dû au poids énorme du bovin et d’accumulation de toxines dans l’organisme. »

Séance d’ostéopathie contre sévère boiterie

Gaec Quéro Danjou, à Langonnet (56)

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