- Illustration Une augmentation des charges inquiétante
En porc et en bovin, c’est l’électricité qui constitue la première source d’énergie utilisée. Le gaz naturel en serre, le propane en volailles, le fioul en cultures.

Une augmentation des charges inquiétante

Si le prix de l’aliment semble s’être stabilisé, à un niveau élevé, le prix de l’énergie poursuit sa progression, selon les données du Cerfrance Brocéliande, présentées lors de la Session Chambre, à Vannes.

Le constat est édifiant, entre 2021 et 2022, le gaz a augmenté de 27 %, les lubrifiants de 31 %, les carburants de 28 %, l’électricité de 11 %. Le prix de l’énergie flambe et fait craindre une augmentation des charges difficile à encaisser dans les exploitations. En parallèle, les prix de vente des produits augmentent : + 48 % pour les vaches de réforme sur un an, tandis que le porc franchissait la barre des 2 €/kg au mois d’août. Pas suffisamment pour stabiliser les volumes produits.

La production laitière baisse régulièrement en Bretagne (- 0,4 % entre juin 2022 et juin 2021), comme celle du porc (- 5 % en Europe), des volailles (- 8 % en France) et des œufs (-7 %). Les raisons sont connues : un manque de rentabilité général, accentué par la crise sanitaire en volaille, la sécheresse estivale en lait (fourrages), la chaleur en porc (croissances limitées). Les légumes de transformation n’ont pas échappé à la tendance cet été, avec des volumes en retrait en poids et en haricot.

Une charge de travail alourdie pour les laitiers

En lait, les moyens de production évoluent rapidement.Le litrage vendu par atelier a progressé de 100 000 litres en deux ans (676 700 litres actuellement), quand le nombre d’UTH reste relativement stable, à 1,9 UTH. Un UTH produit aujourd’hui 355 610 litres contre 318 450 en 2020. La surface s’agrandit également, de 86 à 93 hectares. Ce constat, sur la charge de travail, explique probablement partiellement les cessations d’activité laitière observées dans les campagnes. Le prix du lait a augmenté sur cette période de deux ans, celui de la viande également, plus que le coût alimentaire. De fait, la marge brute s’améliore, de 227 €/1 000 L, au premier semestre 2020 à 258 €/1 000 L au premier semestre 2022. L’augmentation des charges, estimée à 60 €/1 000 L pour fin 2022 et 2023, se fera sentir dans les prochains exercices.

Un coût de revient proche de 2 €/kg de porc en 2023

En production porcine, le nombre d’UTH par atelier évolue peu ces deux dernières années (2,14 vs 2,05). Le nombre de truies passe de 178 à 193 et la SAU de 59 à 79, traduisant la volonté d’autonomie céréalière. Le coût alimentaire a fortement progressé, passant de 2 087 € par truie à 2 615 €/truie au premier semestre 2022. La marge brute baisse donc de 600 €/truie car les autres charges opérationnelles évoluent peu, comme les charges de structure. Le prix de vente a chuté sur cette même période, à 1,53 € par kilo (début 2022). Le coût de revient, établi à 1,57 €/kg de carcasse en 2021 (avec une rémunération de la main-d’œuvre familiale de 30 000 €), devrait se situer à 1,88 €/kg en 2022 puis 1,95 €/kg en 2023, avec un prix de l’aliment qui n’évoluerait pas beaucoup. Pour absorber ces augmentations de charges, le prix devra se maintenir au-dessus de 2 €/kg.


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