- Illustration « Le chauffe-eau solaire tient ses promesses »

« Le chauffe-eau solaire tient ses promesses »

À Saint-Brieuc-de-Mauron (56), Emmanuel et Janick Menier cherchent à réduire l’empreinte énergétique de leur exploitation. En plus de panneaux solaires en toiture, ils ont installé récemment un chauffe-eau solaire pour limiter la facture d’électricité.

Dans un contexte de flambée des prix du gaz et de l’électricité, les deux associés du Gaec du Pont Ménard dans le Morbihan s’intéressent depuis longtemps à la problématique de l’énergie. Les deux associés s’intéressent depuis longtemps à la problématique de l’énergie. En janvier 2009, Emmanuel et Janick Menier ont inauguré leur premier toit solaire, une installation de 37 kWc. « Très satisfaits » de l’expérience, ils ont monté 120 kWc supplémentaires en 2011 sur différents bâtiments (génisses, ateliers). Enfin, en 2016, ils ont réfléchi la conception et l’orientation de leur nouvelle stabulation pour accueillir dès sa construction des panneaux solaires en toiture, soit deux stations de 250 kWc. Ils y ont aussi installé un pré-refroidisseur de lait pour diminuer la consommation électrique de leur tank de 12 000 L. « Grâce à ce dispositif par lequel les calories du lait sont transférées vers de l’eau le long d’un circuit en serpentin, le lait arrive dans le tank à 17 – 18 °C. L’eau tiédie est distribuée aux vaches pour l’abreuvement », expliquent les éleveurs qui économisent ainsi « 40 à 50 % » de la consommation d’électricité du fonctionnement du tank.

65 % d’aides sur l’investissement

En 2020, une réflexion a été entamée pour réduire la consommation d’électricité liée à la production d’eau chaude. Des besoins d’eau chaude principalement liés au bloc traite (nettoyage de l’installation de 24 postes et du tank, hygiène à la traite). Besoins évalués à 850 L d’eau chaude à 70 °C par jour : l’énergie nécessaire pour chauffer ce volume est de 22 000 kWh / an, soit une facture annuelle de 3 200 € dans le cas d’une installation 100 % électrique. Vu la configuration des bâtiments et la régularité des besoins en eau chaude, en octobre 2021, un chauffe-eau solaire a été installé par GR Énergies : 22,6 m2 de capteurs solaires positionnés plein sud et ballon de stockage de 1 226 L Coût total : 20 430 € HT (9 400 € de capteurs solaires et supports, 4 100 € pour le ballon, 2 660 € d’équipements divers, 3 900 € de main-d’œuvre, 370 € pour le compteur d’énergie) compensés par 13 277 € (65 %) d’aides de l’Ademe. Soit un reste à charge de 7 150 € HT pour le Gaec. Sur le principe de l’effet de serre, le liquide contenant un fluide caloporteur dans les serpentins placés sous les plaques de verre se réchauffe, explique Joanna Herrera, chargée de mission Énergie au GIE Élevages Bretagne. « En été, les panneaux suffisent à chauffer l’eau à 70 °C. » Le chauffe-eau électrique de 5 000 L a été conservé en appoint pour prendre le relais. Pour Emmanuel et Janick Menier, « avec un an de recul, le chauffe-eau solaire a déjà tenu ses promesses. » (voir encadré).

Facture d’électricité en baisse

Entre novembre 2021 et octobre 2022, la production solaire a été de 11 000 kWh (soit 492 kWh / m2 de capteur photovoltaïque). Cela a permis de couvrir 50 % des besoins en eau chaude de l’atelier laitier sur l’année. Le suivi de la consommation d’électricité (un compteur est dédié seulement à la stabulation) a confirmé ces bons résultats : une baisse de 20 % de la consommation totale d’électricité annuelle a été observée suite à la mise en route du chauffe-eau solaire. Pour un coût du kWh acheté de 14,64 ct€ en 2022, l’économie réalisée est 1 550 € HT. « À ce prix-là, l’amortissement se fera sur environ 5 ans. » À l’arrivée, la consommation d’électricité de l’élevage est de 32 Wh / L de lait en 2022 contre 70 Wh en moyenne pour les élevages laitiers non robotisés, précise Joanna Herrera.

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