Quand les paysans produisent moins, l’Europe importe plus

 - Illustration Quand les paysans produisent moins, l’Europe importe plus
Jacques Carles, président d’Agriculture Stratégies

« 25 milliards d’euros sur 13 ans ont été prévus par le gouvernement néerlandais pour réduire les émissions azotées liées à l’utilisation des engrais et à l’élevage », explique Jacques Carles, président d’Agriculture Stratégies. Il s’agit entre autres d’inciter à l’extensification, la délocalisation, voire l’abandon de l’élevage ou la reconversion. Bœuf brésilien, origine UE « Ces mesures drastiques pour ce petit pays qui était jusqu’alors classé deuxième agro-exportateur mondial, juste derrière les États-Unis, sont totalement inédites », estime le patron du think-tank qui doute fort que les Pays-Bas feront une croix sur leur agroalimentaire. « Il y a fort à parier que l’industrie agroalimentaire et les abattoirs continueront d’avoir besoin d’être approvisionnés et saturés pour conserver leur rentabilité, et que les animaux et la viande seront alors importés pour être ré-exportés vers l’Union sous forme transformée », parie-t-il. « Les Pays-Bas rejoignent ainsi le Royaume-Uni et l’Allemagne dans cette vision d’une Europe écologiquement vertueuse, sacrifiant une partie de la production au profit d’un commerce non subventionné et plus profitable, ce qui suppose des accords internationaux renforcés à commencer par le Mercosur ». Jacques Carles s’interroge : « Comment le consommateur pourra-t-il être informé de l’origine réelle des produits qu’il consomme, notamment dans les produits transformés ? Avec ce schéma, on peut donc imaginer un plat de lasagne ‘origine UE’ qui comporte de la viande hachée aux Pays-Bas issue d’un bœuf élevé au Brésil »….

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