- Illustration Réformer ou acheter du maïs ?
La sécheresse demande des adaptations pour gérer au mieux le stock de fourrage.

Réformer ou acheter du maïs ?

La cellule sécheresse de la Chambre d’agriculture a calculé quand il était opportun d’acheter du fourrage ou au contraire de réformer des animaux, suivant le prix de la réforme ou de la tonne de MS de maïs ensilage.

En cas de manque de fourrages sur une exploitation lors d’une sécheresse, se pose la question de la stratégie à adopter. Est-ce qu’il faut acheter du fourrage ou bien réformer plus d’animaux ? Un troupeau moyen consomme 6 t de fourrages par UGB par an. L’objectif est d’atteindre un stock fourrager avant l’hiver égal à 95 % des besoins du troupeau.
La cellule sécheresse de la Chambre d’agriculture s’est basée sur les hypothèses suivantes pour le calcul de réformes anticipées : vache potentiellement à la réforme produisant 20 L pendant 90 jours ; poids de carcasse de la vache à la réforme de 300 kg ; prix de vente du lait de 450 €/1 000 L et prix d’achat du tourteau de soja de 550 €/t.
Pour une vache partant à la réforme 3 mois plus tôt que prévu, la perte de chiffre d’affaires lait est de 810 € (1 800 L X 450 €). L’économie de maïs ensilage est de 1,5 t (17 kg MS x 90 j), l’économie de correcteur azoté pour un maïs équilibré est de 260 kg de tourteau de soja, soit 140 €.

Au-dessus de 4,40 €/kg ou en dessous de 3,60 €/kg

Ainsi, un tableau d’aide à la décision regroupe les résultats des différentes simulations avec deux variables : le prix des réformes ainsi que celui d’achat du maïs. Il en résulte plusieurs constats :
• Avec une réforme à plus de 4,40 €/kg de carcasse, et quel que soit le prix d’achat du maïs, la vente d’animaux reste rentable. Ceci est à nuancer, car cette solution exige un renouvellement suffisant, avec l’arrivée d’animaux en production dès la mise à l’herbe possible pour ne pas pénaliser la prochaine campagne laitière.
• Avec un prix de réforme à moins de 3,60 €/kg de carcasse, la rentabilité s’oriente vers l’achat de fourrages, et ce quel que soit son prix d’achat.

Si la stratégie à adopter est plus complexe pour sécuriser les stocks fourragers, il est préférable de se rapprocher de son conseiller lait pour faire un point plus précis.

85 éleveurs interrogés

Une enquête sur la situation fourragère de la région a été réalisée auprès de 85 éleveurs bretons début septembre. À l’heure actuelle, 61 % des éleveurs interrogés ne pensent pas devoir acheter de fourrage, mais attention cette tendance pourra s’inverser en fonction des récoltes de maïs qui ne sont pas encore faites. Les enjeux seront forts au printemps 2023 pour reconstituer les stocks d’herbe qui sont au plus bas.

Élodie Tranvoiz, Pierre Bescou, Céline Favé / Chambre d’agriculture


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