12426.hr - Illustration Unis pour la biodiversité
Jean-Michel Méner, président ; François Ganne, vice-président ; Jean-Philippe Raoult, trésorier ; Éric Thomas, secrétaire et Julie Le Flour, chargée de développement de l’association Racines du Blavet, aux côtés de Nicolas Pelé, animateur agricole au CMB, et Véronique Letort, vice-présidente de la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole.

Unis pour la biodiversité

Dans les Côtes d’Armor, des agriculteurs venus d’horizons divers se sont rassemblés pour agir en faveur de la biodiversité sur leurs exploitations. Rencontre avec les membres de l’association Racines du Blavet, à la source de cette initiative originale.

L’époque est aux clashs. Sur les réseaux sociaux ou les plateaux de télévision, les positions nuancées et réfléchies n’ont guère le vent en poupe. Ce qui fait le buzz, ce sont les avis tranchés, caricaturaux, quel que soit le sujet. Dans de pseudo-débats, des spécialistes auto-proclamés, persuadés de détenir la vérité, s’invectivent les uns les autres sans jamais s’écouter. Résultat : chacun reste campé sur ses certitudes et rien ne bouge…
Voilà qui ne colle pas vraiment avec l’esprit de Racines du Blavet. Créée en 2020, cette association basée à Locarn (22) regroupe 14 agricultrices et agriculteurs issus de 19 communes du Centre Ouest Bretagne, répartis sur trois communautés de communes et représentant quelque 1 300 hectares. Parmi eux figurent des exploitants travaillant en bio, en agriculture conventionnelle, dans des filières de culture comme d’élevage. Ce qui les réunit ? La préservation et la régénération de la biodiversité sur leur territoire. « Nous ne nous connaissions pas tous au départ. Nous nous sommes rencontrés dans le cadre d’une animation pour le bassin versant du Blavet, explique Jean-Michel Méner, président. Comme nous partagions une même sensibilité, nous avons commencé à travailler sur la question du carbone en 2018, convaincus que les agriculteurs avaient là un rôle à jouer. Mais le carbone ne constitue pas une finalité. C’est ainsi que l’on a commencé à creuser le thème de la biodiversité ».

[caption id=”attachment_67135″ align=”aligncenter” width=”720″]12427.hr Les impacts des mesures seront évalués régulièrement lors d’audits de terrain réalisés en partenariat avec les associations naturalistes.[/caption]

Une démarche fédératrice

Très vite, le groupe se tourne vers différentes associations naturalistes du territoire, avec la volonté de fédérer le plus de monde possible. « L’objectif était d’avoir une vision à 360 degrés de notre environnement et une force de frappe globale ! » Huit interlocuteurs – La Fédération départementale des chasseurs, la ligue de protection des oiseaux, le conservatoire botanique national de Brest, le groupe mammologique breton, Bretagne vivante, Vivarmor Nature, le syndicat apicole de l’abeille bretonne et l’association de mise en valeur des sites naturels de Glomel – sont alors contactés, un à un. Du côté de ces structures pas forcément habituées à travailler de concert, la démarche surprend mais tout le monde adhère au final. Ensemble, avec le soutien financier du CMB, agriculteurs et représentants associatifs vont élaborer des plans d’actions dans cinq domaines (faune, flore, eau, arbre et être humain). Le tout décliné en une trentaine d’actions, telles que l’instauration de haies bocagères ou la conservation de prairies naturelles. Ici, pas de greenwashing, mais des mesures concrètes, ciblées, aux impacts positifs mesurables grâce à la réalisation d’audits de terrain en partenariat avec les associations naturalistes.

[caption id=”attachment_67134″ align=”aligncenter” width=”720″]12429.hr Faune, flore, arbre, eau et être humain : cinq secteurs de la biodiversité sur lesquels l’association Racines du Blavet s’engage.[/caption]

Trouver des partenaires

« La biodiversité est l’affaire de tous », soulignent les membres de Racines du Blavet. Alors, pour accompagner la mise en place de ces pratiques vertueuses sur leurs exploitations, ils recherchent des financeurs. Julie Le Flour, qui a rejoint l’association en tant que chargée de développement, s’y attelle depuis quelques mois. « Cette année 2022, nous devons trouver des partenaires, établir les cahiers des charges et contractualiser nos relations pour que tout soit inscrit dans les budgets 2023 ».
Les entreprises motivées par leur responsabilité sociétale, la compensation écologique ou le stockage du carbone devraient y trouver leur compte. « Nous souhaitons établir une relation de confiance et de proximité avec nos investisseurs, précise la jeune femme. Échanges réguliers, visites des exploitations, interventions… Nous pouvons proposer du sur-mesure ». Au-delà de la dimension financière, en établissant cette relation avec les entreprises, Racines du Blavet permet de tisser un lien avec un public urbain et de lui faire (re)découvrir l’agriculture. Une agriculture en phase avec les préoccupations de son temps et susceptible d’attirer des jeunes non issus du milieu agricole. Le cercle vertueux de la diversité…

Jean-Yves Nicolas

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Intelligence collective

Racines du Blavet est une initiative originale qui regroupe à la fois des agriculteurs et des associations. Chacun s’enrichit au contact de l’autre, il y a ici une forme d’intelligence collective. Ce projet en faveur de la biodiversité accorde une large place à l’humain. Il fait écho aux valeurs de la CBCMA et du CMB et s’inscrit parfaitement dans notre plan stratégique qui prône l’agro-responsabilité. C’est pourquoi nous lui apportons notre soutien.Véronique Letort, agricultrice et vice-présidente de Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole

Pour en savoir plus : www.racinesdublavet.fr


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