12175.hr - Illustration « Une souveraineté alimentaire à l’échelle européenne »
De gauche à droite : Joseph Charpentier, secrétaire général de la CR 35, Joseph Martin, président, et Irène Cloteau, trésorière.

« Une souveraineté alimentaire à l’échelle européenne »

La Coordination rurale raisonne la souveraineté alimentaire au niveau européen, prônant une « stratégie d’indépendance pour ne pas dépendre d’importations et de prix fixés par d’autres zones du monde ».

« La souveraineté alimentaire est devenue un des sujets politiques majeurs suite à l’épidémie de Covid et désormais alors que les risques de pénurie voire de famine pour certains pays s’accroissent », a commenté Sophie Michaux, responsable du service Études de la Coordination rurale. Lors de l’assemblée générale du syndicat d’Ille-et-Vilaine, le 16 mai à Cesson-Sévigné (35), elle a défini la souveraineté alimentaire comme « le droit des peuples à disposer de leur alimentation en ayant une capacité à la choisir et à produire suffisamment pour pouvoir faire ce choix ». Et d’ajouter : « Notre syndicat travaille sur ce sujet et le défend depuis 30 ans. Aujourd’hui, il faut définir les priorités et décider d’un plan d’actions. »

Ne pas dépendre des importations

« Nous sommes pour une souveraineté alimentaire éthique et responsable au niveau européen. Alors que les gouvernements successifs se sont désengagés des marchés agricoles, leur régulation reste notre fer de lance. D’autant plus que la réglementation encadrant les exploitations est toujours plus forte », a déclaré Joseph Martin, président de la Coordination rurale 35. « L’intérêt stratégique est l’indépendance pour ne pas dépendre d’importations et de prix fixés par d’autres », ajoute Sophie Michaux.
Faisant un focus sur l’export, elle précise que « la Coordination rurale n’est pas contre mais il doit être un facteur de croissance pour les entreprises. Or beaucoup de marchés d’export sont des marchés d’excédents bradés. » Les responsables professionnels pensent aussi que la « réglementation européenne sur l’indication de l’origine est insuffisante et trop laxiste. »

Une TVA sociale

Ils souhaitent l’instauration d’une TVA sociale « qui permettrait de faire participer les importations de produits alimentaires au financement de la protection sociale agricole. L’enjeu est de maintenir pour le consommateur des prix des produits français à leur niveau, d’augmenter les prix des produits importés et de baisser celui des produits français exportés. » « Nous devons relayer cette idée auprès des élus, des parlementaires… », souligne
Joseph Martin.
« L’État français doit aussi intervenir sur les charges et la fiscalité des agriculteurs. Il peut par exemple instaurer une limitation fiscale. » Le syndicat met d’autres propositions en avant : lutter contre l’artificialisation des terres, favoriser les installations, réduire l’endettement des agriculteurs et lutter contre l’ ‘agri-bashing’. « Rappelons que nous défendons tous les modèles de production, le bio, les circuits courts, les systèmes productifs… », ajoute le président.


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