12174.hr - Illustration Des plantes « santé » à disposition des vaches
Christophe Lecordier, salarié de l’exploitation, en compagnie d’élèves du lycée devant une bande de vivaces aromatiques.

Des plantes « santé » à disposition des vaches

Le lycée de la Baie du Mont-Saint-Michel expérimente le renforcement de la santé du cheptel laitier par l’enrichissement de la flore de l’espace pâturé. Vivaces aromatiques et bandes prairiales viennent compléter les haies bocagères existantes.

Et si les vaches allaient elles-mêmes prélever des plantes dans leur environnement pour améliorer leur santé, selon leurs besoins du moment ? Cette pratique est expérimentée depuis 2020 sur la ferme du lycée agricole de la Baie du Mont-Saint-Michel, située à Lapenty (Manche). « Nous avons implanté des bandes de vivaces aromatiques (thym, romarin, sarriette, menthe, mélisse, tanaisie…) sous les clôtures des paddocks des vaches : 800 m linéaires en tout. À côté, des bandes de plantes prairiales sur une largeur de 2,5 m ont été semées dans la parcelle de pâturage : chicorée, pimprenelle, plantain, lotier, luzerne… », détaille Amandine Bedin, enseignante au lycée. Sinon, les parcelles de pâturage sont en RGA – trèfle blanc.

Les élèves à l’observation

« L’objectif est d’observer le comportement alimentaire des vaches par rapport à ces plantes dans un premier temps et ensuite de faire le lien avec d’éventuels problèmes sanitaires. » Sur ce printemps, des séquences d’observation par les élèves en bac pro ont été mises en place et seront renouvelées à l’automne. Déjà, des premiers constats ressortent : « Nous avons remarqué que les vaches commençaient par consommer la bande de ‘prairie-pharmacie’ le matin à leur sortie. Elles se tournaient vers la haie de vivaces plutôt l’après-midi », souligne Amandine Bedin. « Le framboisier fait partie des plantes très consommées. Il pourrait y avoir un lien avec les problèmes de fertilité sur l’élevage. La menthe qui favorise la digestion a aussi été beaucoup prélevée. La tanaisie qui aide à lutter contre les parasites a par contre peu attiré les vaches. »

Pas de fertilisation

Menée en partenariat avec Pauline Woehrlé, d’Eilyps, cette expérimentation pourrait être reproduite dans des exploitations classiques mais une précaution est à prendre : « Il ne faut pas fertiliser ces espaces de plantes santé. Elles doivent pousser naturellement pour concentrer davantage d’éléments actifs. » À noter que la présence des nouvelles plantes a eu un impact sur le miel fabriqué dans le rucher-école situé sur la ferme (géré par une association extérieure). « Les abeilles ont pu bénéficier des floraisons étalées des plantes. Selon les apiculteurs, la texture et le parfum du miel ont complètement changé. »

Pâturage et robot, moutons et vergers

Cette expérimentation est menée dans le cadre d’un Casdar baptisé « Cultiver la résilience agroécologique pour l’élevage laitier demain » engagé par le lycée agricole. L’exploitation compte environ 60 vaches laitières. Dans le Casdar, l’aménagement et la valorisation de l’espace pâturé tout en étant en traite robotisée sont un autre thème développé en partenariat avec la Chambre d’agriculture et le Civam. « Les vaches sont conduites en pâturage tournant dynamique, restant une journée sur les paddocks de 0,60 ha en moyenne », informe Christophe Lecordier, salarié de l’exploitation. Autre axe : l’introduction d’un troupeau ovin d’Avranchins qui apporte de la fertilisation et participe au désherbage du verger de l’établissement (pommes à cidre en bio). « Nous allons comparer deux parties du verger – une avec les moutons, l’autre sans – et regarder l’impact sur la flore et les maladies notamment », précise Amandine Bedin.


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