11580.hr - Illustration Kengo, le crowdfunding à la sauce bretonne
« Kengo fait pleinement partie de l’écosystème breton du numérique. Nous avons trouvé notre place », Serge Appriou, directeur et créateur de la plate-forme de financement participatif.

Kengo, le crowdfunding à la sauce bretonne

Créée il y a bientôt 7 ans, Kengo a su trouver sa place dans le paysage du financement participatif. Le point avec Serge Appriou, fondateur de cette start-up basée à Guipavas (29). 

« Aujourd’hui, Kengo fait pleinement partie de l’écosystème breton du numérique. Nous avons trouvé notre place », se félicite Serge Appriou, directeur et créateur de cette plate-forme de financement participatif. Avec un ancrage territorial clair – les projets doivent avoir un lien avec la Bretagne –, la filiale commune du Crédit Mutuel Arkéa et du groupe Le Télégramme a trouvé son créneau, dans un marché du crowdfunding qui connaît depuis quelques années une phase de concentration. « Le métier est désormais assez organisé. Aux côtés des deux grands acteurs généralistes que sont Ulule et KissKiss BankBank, figurent des plates-formes régionales et thématiques parmi lesquelles Kengo ».

Lancée en juin 2015, la start-up bretonne, qui emploie 5 personnes, a déjà permis de collecter un montant cumulé de 3,6 millions d’euros auprès de 60 000 donateurs au profit de quelque 900 projets. « Nous sommes en croissance constante d’activité. Sur l’exercice 2021, nous avons soutenu 170 dossiers pour un montant global de 770 000 euros.

L’an passé, 77 % des projets présentés sur Kengo ont atteint leur objectif de collecte. Cela nous situe au-dessus de la moyenne du secteur ». Un succès que Serge Appriou attribue à l’accompagnement personnalisé proposé par son équipe. « Nous échangeons beaucoup avec les porteurs de projet. Nous insistons, par exemple, sur la notion de communauté : l’implication dans le monde associatif, la présence sur les réseaux sociaux… Il faut avoir en tête que 6 à 7 dons sur 10 viennent par le biais des réseaux sociaux ».

Pour rémunération de sa prestation, Kengo prélève en moyenne 8 % des sommes collectées pour les projets qui atteignent leur objectif. « Et sinon, on rembourse ! » Le tableau de marche initial prévoyait d’atteindre l’équilibre économique en 2023. C’était sans compter la pandémie. « Nous avons pris un peu de retard, reconnaît Serge Appriou. Mais nous sommes dans la bonne tendance ».

En phase avec l’époque

La plate-forme, très tournée vers le financement du monde associatif à ses débuts, est dorénavant de plus en plus utilisée par des créateurs d’entreprises. Ainsi, le porteur « type » de projet est une femme, âgée d’une trentaine d’années, qui a déjà connu une première vie professionnelle, et qui souhaite créer sa propre activité autour de sa passion. Kengo, bien en phase avec son époque, épouse les mouvements de fond de la société. « Les gens qui viennent chez nous partagent une certaine idée de l’avenir, pour leurs enfants, pour la région. Ce sont des personnes qui prennent leur futur en main ». Avec parfois des projets collectifs, comme le tiers-lieu la Basse-Cour, financé en 2021. Situé dans l’ancienne ferme du château de la Prévalaye, à Rennes, ce projet citoyen, participatif et solidaire ambitionne de construire des passerelles entre ville et campagne, et promeut une agriculture qui permette une alimentation saine, durable et accessible. Étoffant encore sa palette de services, Kengo est en train de lancer une nouvelle application. Baptisée « Dengar » – humanitaire en breton –, cette solution technique propose aux associations, fondations et fonds de dotation de la région de créer de manière simple et rapide un formulaire de collecte des dons en ligne. Le tout gratuitement puisque l’intégralité des sommes reçues est reversée. Gourc’hemennoù !

Jean-Yves Nicolas


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