10967.hr - Illustration « Une bouffée d’air pour les éleveurs de porcs »
Thierry Coué (à droite) et Jean-Alain Divanac’h, le 27 janvier à Rennes.

« Une bouffée d’air pour les éleveurs de porcs »

« Les aides directes sont une première étape. Elles doivent très rapidement être complétées par une concrétisation de la Loi Egalim 2 », soulignent la FRSEA et les JA Bretagne.

Lundi dernier, Julien Denormandie a annoncé le déblocage de 270 millions € d’aides directes aux éleveurs de porcs lors d’une réunion avec l’ensemble de la filière. « La situation désastreuse des éleveurs de porcs a été reconnue », se satisfont les responsables FRSEA et JA Bretagne. « Depuis plusieurs semaines, le syndicalisme majoritaire travaille pour faire reconnaître l’extrême gravité de la situation. »
Lors d’un point presse le 27 janvier à Rennes, Thierry Coué, président de la FRSEA et Jean-Alain Divanac’h, président de la FDSEA 29, déclaraient : « Il faut réagir très vite face à la violence de la crise. L’avenir de certains éleveurs est suspendu au soutien des trésoreries et à l’obtention d’aides directes. »
C’est aujourd’hui que la crise Covid engendre les conséquences les plus dramatiques pour les agriculteurs car les perturbations des marchés entraînent des hausses des coûts de production inédites. « Les coûts des matières premières alimentaires et industrielles se sont accrus de 24 % sur un an, de 38 % pour l’énergie et de 74 % pour le Fret », chiffre la FRSEA.

Effet ciseaux

« Depuis plus de 30 ans, la majorité des produits agricoles sont vendus au même prix aux consommateurs avec des marges qui se sont resserrées dans les exploitations au fil du temps. » Aujourd’hui, cette pression sur les prix agricoles se heurte à l’envolée des coûts qui ne sont pas répercutés en aval.
Selon les syndicats, un élevage de porcs de 200 truies subit un surcoût alimentaire de 49 000 € pour les 6 premiers mois de 2022 par rapport à 2019, auquel vient s’ajouter une perte de chiffre d’affaires de 55 000 € due à la baisse de prix. « Un élevage moyen doit être capable de supporter 15 000 € de perte mensuelle. »
Dans les autres filières aussi, la situation est extrêmement tendue. « Nous poursuivons les discussions avec l’État qui doit faire appliquer la loi Égalim 2 via des contrôles accrus, notamment auprès des GMS qui continuent à faire pression et proposent des produits bradés ou affichant des traçabilités mensongères. » Les syndicats rencontrent aussi les transformateurs. « Leurs relations avec la grande distribution doivent changer. Il faut sortir de la logique qui place la matière première agricole comme variable d’ajustement », insiste Jean-Alain Divanac’h. La FRSEA demande aussi une revalorisation des coûts matières en restauration hors foyer. « Ce n’est pas possible d’avoir des produits de qualité avec 2 € par repas… ».

Sous condition de demande de PGE

Dans les aides annoncées, une enveloppe de 75 millions € va permettre de gérer les situations les plus fragiles en urgence. À côté, une enveloppe de 175 millions € sera attribuée sous certaines conditions aux éleveurs ayant formulé une demande de PGE (Prêt garanti par l’État) auprès des établissements bancaires. « Nous conseillons à chaque éleveur d’exprimer, de façon urgente, une demande de PGE. » En complément, une enveloppe de 20 millions € permettra la prise en charge des cotisations sociales.


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