10848.hr - Illustration « Maîtriser nos prix et notre marché »
La Crémerie de Brocéliande valorise le lait de la ferme en divers produits. © Crémerie de Brocéliande

« Maîtriser nos prix et notre marché »

L’installation de Nicolas Lefeuvre sur l’exploitation familiale de La Touche Rolland à Talensac (35) s’est faite en parallèle de la création d’un atelier de transformation et de vente directe. Le développement se poursuit.

« Je n’avais pas l’objectif de m’installer sur la ferme familiale auparavant. Je n’étais pas intéressé pour traire les vaches deux fois par jour », souligne Nicolas Lefeuvre qui a travaillé 10 ans dans la génétique (ex-Evolution) avant de rejoindre l’exploitation de La Touche Rolland à Talensac il y a deux ans. « Nous avons mené le projet de vente directe avec ma conjointe Marjolaine. L’activité de transformation a commencé il y a 3 ans et s’est développée rapidement », a-t-il expliqué lors de la journée Natural concept organisée début décembre par Innoval et le Groupe Grimaud dans le cadre de la chaire Futurs d’élevage de l’Institut agro Rennes – Angers.

Le skir valorise la protéine laitière

« Nous avons réalisé une étude de marché. » Pas simple en vente directe. « Il faut savoir qui sont les concurrents, qui sont les consommateurs, qu’est-ce qu’ils attendent ? » Ensuite, le financement a suivi ainsi que la formation sur ces nouveaux métiers. La Crémerie de Brocéliande commercialise des produits laitiers (yaourt, crème fraîche, beurre, fromage blanc, fromage, riz au lait) et de la viande. « Pour valoriser la protéine laitière, des cochons sont élevés avec du lait écrémé et du lactosérum de fromage. Et dernièrement, nous avons mis en place un nouveau produit pour intégrer du lait écrémé : le skir. » Le skir est une spécialité à base de lait écrémé d’origine islandaise, proche du yaourt mais moins grasse.

3 associés, 3 salariés

Sur l’exploitation, Nicolas Lefeuvre est associé avec son père et sa conjointe. L’élevage compte aussi trois salariés. « Mon père nous a fait confiance dans ces nouveaux investissements conséquents mais il est davantage resté sur la partie élevage. » Dans le magasin à la ferme, situé près d’une route fréquentée, les associés proposent aussi à leurs clients des produits venus d’une vingtaine d’autres fermes (viandes, épicerie, légumes).

Le choix de ne pas vendre en grande distribution

Aujourd’hui, la croissance se poursuit. « En 2023, la ferme, de 80 vaches laitières en race normande sur 60 ha, va doubler en effectif bovin et en surface pour davantage d’autonomie notamment. » La transformation va aussi prendre de l’ampleur. Outre la vente directe, les éleveurs sont présents sur des marchés chaque semaine, et livrent des épiceries, des fromageries, des collectivités, des restaurants… principalement autour de Rennes mais aussi un peu plus loin jusqu’en Poitou-Charentes. « Nous avons fait le choix de ne pas travailler avec les grandes surfaces. » Même si 50 % du lait est encore vendu à la laiterie, « nous sommes moins dépendants » du prix de marché.


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