10321.hr - Illustration Deux robots pour 85 vaches
Benoît et Arnaud Pottier, lors d’une porte ouverte organisée par la société Lely sur leur exploitation le 18 novembre.

Deux robots pour 85 vaches

Depuis deux ans, le Gaec Beaudaire-Pottier a investi dans une unité de méthanisation et dans deux robots de traite.

Avec une route qui sépare les bâtiments des terres accessibles, le projet de départ consistait à bâtir une nouvelle stabulation de l’autre côté de la route, « mais sans réelle plus-value, pour le même revenu avec un seul atelier lait », regrette Benoît Pottier, un des deux associés du Gaec Beaudaire-Pottier à Iffendic (35). Alors, après réflexion, le projet a évolué avec la mise en place en mars 2020 d’un nouvel atelier de méthanisation, pour du revenu supplémentaire et valoriser le lisier de l’exploitation. Et pour pallier le travail supplémentaire dans les champs, deux robots de traite sont venus remplacer la salle de traite tandem 2×4 postes en janvier 2021.

Plus de sérénité et un système évolutif

« Deux, plutôt qu’un », pour un cheptel de 85 Prim’Holstein et une production de 905 000 L. Ces outils ne sont pas saturés. « C’est notre choix. On aurait pu partir sur la saturation d’un outil, mais avec un seul robot, j’avais peur de la panne. Avec ce choix, on est plus serein. Notre système reste évolutif et nous apporte de la souplesse au quotidien », précise l’éleveur.

Maintien du pâturage de l’autre côté de la route

« Ce n’est plus la même astreinte. Et on peut tout gérer de nos portables. C’est surtout le week-end qu’on apprécie le changement. Car en semaine, on gagne certes du temps matin et soir, mais on est toujours auprès des animaux. Et finalement, cela se passe presque mieux le week-end qu’en semaine… », plaisante l’agriculteur.
Les deux robots permettent aussi de s’adapter à la contrainte de la route. Le pâturage est maintenu dans le système, mais en accès plus limité. La journée de pâturage est passée à 4-5 heures/jour, le troupeau y a accès durant cette durée sans retour possible au bâtiment. Si les vaches accédaient aux parcelles éloignées de 800 m avant, seules celles aux abords de la stabulation leur sont aujourd’hui accessibles. Celles plus éloignées sont destinées aux génisses ou mises en culture pour les besoins de la méthanisation.

[caption id=”attachment_60174″ align=”aligncenter” width=”720″]10322.hr Une des deux cellules du séchoir de maïs grain, permettant de valoriser la chaleur de l’unité de méthanisation.[/caption]

Tout valoriser sur l’exploitation

Une unité de méthanisation avec cogénération d’une puissance de 100 kW permet de valoriser les effluents de l’exploitation à raison de 7 m3 de lisier et 5 t de fumier par jour. Le monodigesteur ingère aussi 1,5 t de maïs, 1,5 t d’ensilage d’herbe et 1 t de couvert végétal. L’exploitation a choisi le concept de la société AgriKomp, élaboré à partir de conteneurs en béton conçus en usine et assemblés sur place. L’électricité est revendue. La chaleur alimente l’élevage et la nurserie, une maison d’habitation et deux cellules de séchoir en soustraitance. Des panneaux photovoltaïques recouvrent le toit du hangar. Le digestat est épandu sur les parcelles de maïs et de seigle, nouvelle culture associée à de la vesce valorisée en dérobée. « C’est un engrais complet issu des produits de la ferme qui nous permet une totale indépendance face à des marchés qui s’enflamment… », note au passage Benoît Pottier.


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