a9752.hr - Illustration Un essai qui voit le bout du tunnel
Le tunnel mobile a été installé par la société Debernard en 2018.

Un essai qui voit le bout du tunnel

Sur sa station expérimentale maraîchère à Auray, la Chambre d’agriculture de Bretagne (Crab) a présenté ses travaux de recherche et les résultats de certains essais. Parmi eux, une expérimentation de trois ans sur des cultures sous tunnel mobile.

L’essai a débuté en 2018. Son objectif était de comparer les résultats technico-économiques de deux rotations de cultures, l’une sous tunnel fixe et l’autre sous tunnel mobile. « Dès le départ, nous souhaitions bénéficier d’une prestation clé en main. Il y a beaucoup de tunnels bricolés par les producteurs, mais nous voulions qu’un fournisseur nous accompagne », explique Jean-Philippe Calmet, conseiller spécialisé légumes frais à la Crab. C’est le constructeur Debernard, basé dans le Maine-et-Loire, qui a fourni le matériel.

Le tunnel fixe représente une surface de 256 m2 (7,80 x 20). La rotation choisie par la Crab était la suivante : tomates et laitue en 2018, carottes, concombres et blettes en 2019, pommes de terre, tomates et laitues en 2020. Le tunnel mobile se déplace quant à lui sur 4 zones de 156 m2 au fil des saisons grâce à un système de rails. « Le déplacement demande peu d’efforts. Cela prend environ une heure à deux », précise Jean-Philippe Calmet.

Des résultats mitigés

Avec la mise de ce système innovant, la Crab avait pour objectif de désintensifier les rotations et d’allonger les
périodes de culture. De ce fait, des engrais verts composés de légumineuses ont été implantés entre les cultures de vente (tomates, laitues, courgettes, carottes, concombres, blettes et pommes de terre).

À l’issue des 3 ans, les résultats sont mitigés. Le rendement des cultures d’été a été globalement plus faible sous le tunnel mobile car les semis ont été effectués dans un sol froid. Les cultures d’automne et d’hiver ont montré de meilleurs résultats.

En effet, leur implantation se déroulait généralement dans des conditions idéales et elles bénéficiaient de la couverture du tunnel plus tard dans l’année lorsque la météo se dégradait. Côté temps de travail, le bilan est défavorable pour le tunnel mobile. Cela est notamment dû au déplacement de la structure trois fois par an, ainsi qu’aux travaux de préparation de sol et de plantation plus importants. Enfin, sur toute la durée de l’essai, le Crab a observé un différentiel de 3 000 € en défaveur du tunnel mobile, qui s’explique par son surcoût à l’achat et aux rendements moins élevés en son sein. Cependant, son utilisation a permis des économies d’intrants azotés (300 € sur trois ans) et d’eau.

Bilan économique

L’utilisation du tunnel mobile a représenté pour cet essai un surcoût de 500 euros en charges matérielles, de 150 euros en semences et plants, de 190 euros en charges d’entretien et de 140 euros en coût de travail. Elle a cependant engendré une diminution des achats de fertilisants (300 euros) et de produits de protection des cultures (138 euros). La différence notable vient surtout de la vente de la production, de 2 300 euros supérieure sous le tunnel fixe.


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