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Une gestion collective en Pays de Loire

Les Ligériens s’organisent pour sécuriser l’accès à l’eau d’irrigation. Les agriculteurs, qui doivent donner des garanties de sobriété et d’efficience, misent sur le stockage hivernal.

Avec 166 millions de m3 d’eau prélevée, la région des Pays de la Loire utilise vingt fois plus d’eau que la Bretagne pour irriguer ses cultures. Les productions à forte valeur ajoutée (semences, maraîchage, horticulture, arboriculture) en dépendent. L’autonomie fourragère également. Près de la moitié du volume est gérée de manière collective. « Les irrigants n’ont pas d’autorisation de prélèvement individuel », indique Alexandre Chaigneau, du service eau et environnement de la Chambre d’agriculture, qui compte 17 techniciens. « L’État délègue la gestion à la Chambre qui octroie un volume à chaque agriculteur en fonction des demandes et d’un règlement interne ». 1 500 irrigants sont actuellement en gestion collective ; ils seront plus de 2 000 dans trois ans. L’enjeu est important ; la notion du partage des eaux (entre différents usages) est de plus en plus prégnante dans les Sdage (Schémas directeurs d’aménagement et de gestion).

Semences ou maïs ?

La création de nouvelles réserves est fortement encadrée. La Chambre d’agriculture propose une étude de préfaisabilité pour chaque retenue envisagée. « C’est un accompagnement qui permet d’éviter les écueils et qui permet, au final, de faire des économies ». Une quarantaine de dossiers sont présentés chaque année. Les forages et le prélèvement à l’étiage (cours d’eau) sont progressivement remplacés par du stockage hivernal. Les formations dispensées et les informations diffusées actuellement seront demain renforcées par des diagnostics-conseils « efficience en irrigation ». 250 sondes capacitives (pilotage en fonction de l’humidité du sol) sont en service et utilisées en réseau. « Il faudra donner des garanties de sobriété ». Pour le moment, il n’y a pas d’interdiction d’irriguer telle ou telle culture. « Le prélèvement est réglementé, pas l’usage. L’irrigation est imposée dans le cahier des charges de certaines productions, comme les semences, pour des raisons évidentes. Mais, le tabac peut aussi être arrosé, sans restriction. Demain, si l’agriculture bénéficie de moins de volumes d’eau, la question se posera. Le maïs pourrait en faire les frais ».
Quoi qu’il en soit, le stockage hivernal et la réutilisation des eaux seront les ressources les plus sûres à l’avenir.

Sécuriser le légume breton

Les 1 500 irrigants bretons prélèvent 8 millions de m3 d’eau chaque année. 41 % des surfaces de légumes sont irriguées. L’objectif est d’atteindre 60%, soit 4 000 ha en plus. Pour cela, il faudrait créer 130 réserves de 30 000 m3. L’enjeu est important pour Jean-Claude Ohran, président de l’UOPLI. « Pour assurer une régularité de rendement et de qualité en conventionnel comme en bio. Pour sécuriser l’approvisionnement de nos outils industriels (apertisé et surgelé). Pour gérer en partie, les risques liés aux aléas climatiques, de plus en plus fréquents ».


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