9269.hr - Illustration Moisson 2021 : Jusqu’ici, tout va bien
Les rendements en orge sont hétérogènes. Enmoyenne, les PS sont de 65 kg/hl, comme ici sur un chantier de battage de la SARL Godec, à Plouigneau (29).

Moisson 2021 : Jusqu’ici, tout va bien

Si les rendements et les PS des orges sont hétérogènes, les premiers blés battus ont une qualité satisfaisante. Reste à croiser les doigts pour que les conditions météorologiques soient clémentes pour les prochaines semaines afin de préserver ces bonnes propriétés.

L’anticyclone présent sur la région depuis la fin de semaine dernière a remis les moteurs de moissonneuses en route. Cette année, très peu de céréales ou de colzas ont été rentrés au mois de juin, exceptionnel pour des secteurs comme le 44 ou le sud 35 et 56. La faute à une météo capricieuse, mais aussi à « 8 jours de retard sur la végétation observés déjà en mai. Ce retard s’est accentué avec les températures froides de début juillet », selon Michel Le Friant, responsable métiers du grain chez Eureden.

Des orges très sèches

Depuis la semaine dernière, les orges collectées présentent en moyenne un poids spécifique correct, de 65 kg / hl. Hétérogènes, ces mesures chutent quand les céréales matures sont restées trop longtemps au champ. C’est le cas à Broons (22), où l’alternance de pluie et de soleil a déformé le grain. Parfois, « les processus de germination se sont enclenchés, les sucres en réserve ont été en partie consommés ». À l’inverse et dans un secteur sud Bretagne, ces PS sont meilleurs qu’attendus. Côté humidité et sans surprises, les grains sont collectés très secs, en moyenne à une valeur de 13 %.

Enherbement des blés

En colza, « les grains sont bien chargés. Les rendements s’étalent de 20 à 40 quintaux. Malheureusement, les parcelles à maturité en début juillet ont été secouées par le coup de vent lors de la soirée du lundi 5 juillet ».
Un aspect symptomatique de cette édition 2021, des salissements récurrents composés de repousses de ray-grass ou de bromes. Ces graminées risquent d’occasionner des bourrages lors des battages. « Le meilleur levier pour lutter contre ces résistances aux familles chimiques herbicides reste un bon déchaumage pour déclencher leur germination après moisson, puis en réalisant un faux semis ». L’alternance des solutions curatives freine aussi les phénomènes de résistance.

La protéine au rendez-vous

Les 15 000 t de blé déjà rentrés chez Eureden affichent un PS de 80 kg/hl, mais surtout des taux de protéine de 11,5. « Une culture à plus de 11 de protéine exprime tout son potentiel de rendement. Quand les prix sont orientés à la hausse, les producteurs ne rechignent pas dans leurs investissements : la fertilisation a été adaptée, fractionnée ». Les conditions climatiques ont aussi joué en faveur de ces teneurs protéiniques, avec une bonne minéralisation de l’azote. L’élément fertilisant a couvert les besoins des plantes jusqu’en fin de cycle.
Ces bons résultats doivent maintenant se vérifier dans la durée, hors de question de crier victoire trop tôt… « Il reste encore beaucoup de volume dehors, la météo des prochaines semaines sera déterminante ». Si les cultures sont prometteuses, les images de céréales sous l’eau dans l’est de la France inquiètent, « nous avons un climat excessif dans son expression », rappelle Michel Le Friant.

Surveiller l’Amérique

Les intempéries dévastatrices qui ont touché l’Allemagne et la Belgique ont pénalisé les PS et les temps de chute de Hagberg de ces céréales habituellement de bonne qualité meunière. « La France va aussi souffrir d’une dégradation de la qualité, notamment en Sud-Loire avec des retards de récolte ». De cette situation, le blé breton pourrait une nouvelle fois tirer son épingle du jeu et toucher les marchés meuniers et d’exportation. « Pour la filière alimentation animale, nos bons taux de protéine laissent augurer moins d’importations de soja, aujourd’hui cher ». La vague de chaleur présente au Canada et aux États-Unis risque d’engendrer des petits PS sur les colzas de printemps, ainsi que de l’échaudage sur les blés de printemps. Cette conjoncture « soutient de manière intensive le prix des grains », conclut Michel Le Friant.

Une paille de bonne qualité

L’humidité de début juillet a pénalisé les orges qui étaient mûres, les PS sont inférieurs, les rendements sont de 60 q. Les pailles pressées sont de bonne qualité : si nous étions inquiets en début mai avec des céréales qui avait du mal à s’allonger, le rendement paille est meilleur que l’an passé malgré des tiges courtes car les cultures sont denses. Concernant les blés, ce temps humide n’a pas eu d’effet. Le potentiel a été préservé, les rendements seront dans la moyenne. Les blés ont commencé à être battus ce mardi, soit à la même date que les années précédentes, il n’y a pas de retard.Noël Danilo, Agriculteur à Ploërmel (56), membre de Passion Céréales


Tags :
Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article