semis-pendant-moisson-large - Illustration Ils ont semé le couvert à la moisson

Ils ont semé le couvert à la moisson

L’installation d’une rampe de semis sur la moissonneuse permet d’implanter un couvert tout en récoltant la céréale. Le résultat est encourageant.

[caption id=”attachment_37317″ align=”alignright” width=”327″]La rampe de semis de 4,50 mètres de large pèse 900 kg. Les disques font une simple saignée dans laquelle sont déposées les graines de couvert devant les roues de rappui. La trémie de 300 litres, à côté de la cabine, offre une bonne autonomie de fonctionnement. La rampe de semis de 4,50 mètres de large pèse 900 kg. Les disques font une simple saignée dans laquelle sont déposées les graines de couvert devant les roues de rappui. La trémie de 300 litres, à côté de la cabine, offre une bonne autonomie de fonctionnement.[/caption]

L’idée de semer au moment de la moisson est séduisante pour gagner en temps de travail et en efficacité du couvert végétal. Elle suppose de coupler un semoir à la moissonneuse. Pour pouvoir le faire, la technique doit répondre à plusieurs conditions : la graine doit être enfouie pour profiter de l’humidité résiduelle, la paille doit pouvoir être ramassée comme habituellement, l’autonomie (en semence) doit être suffisante, le débit de chantier ne doit pas être ralenti, le poids supplémentaire (de la rampe) doit être supportable et enfin, la technique ne doit pas remuer trop de terre (pour limiter la germination de graines d’adventices). « Nous avons travaillé avec un constructeur de matériel pour concevoir un outil qui réponde à toutes ces conditions », indique David Méallet, technicien de la Chambre d’agriculture.

La moissonneuse, équipée d’une rampe de semis à disques, a été mise à l’épreuve dans une parcelle de céréales du centre de formation de Crédin (56). Le 12 juillet dernier, elle a moissonné et semé de la phacélie. La levée rapide du couvert, 4 jours plus tard, démontre que, même en année sèche, l’humidité résiduelle suffit à faire lever les petites graines. La phacélie s’est bien développée et a fleuri tôt (dans les conditions de somme de température exceptionnelles de cette année). À l’automne, elle ne remplit sans doute plus son rôle de piégeage d’azote. D’où l’intérêt, dans cette situation, de semer des mélanges ou des variétés plus tardives. Il faut noter que les moissons étaient précoces cette année. Le semis à la récolte permet aussi d’envisager d’implanter un couvert efficace, de courte durée, entre deux céréales.

Bandes témoins

[caption id=”attachment_37319″ align=”aligncenter” width=”720″]Au premier plan, la bande de phacélie semée à la moissonneuse. Photo prise début octobre lors d’une journée organisée par Nov’Agri et le syndicat de la vallée du Blavet. Au premier plan, la bande de phacélie semée à la moissonneuse. Photo prise début octobre lors d’une journée organisée par Nov’Agri et le syndicat de la vallée du Blavet.[/caption]

Dans la parcelle d’essai, une bande de couverts a été semée à la volée (violon) le lendemain de la moisson, sans déchaumage. La phacélie a levé, 6 jours après, de manière hétérogène et la bande est sale, ce qui n’est pas le cas avec le semis à la moissonneuse (repousses de céréales). Une autre bande de couverts avait été semée à la volée deux jours avant la moisson. Le couvert a levé en 6 jours et le salissement est mieux maîtrisé ; le couvert concurrence rapidement les repousses et les adventices. Toujours dans cette même parcelle, des semis classiques de phacélie ont été effectués les 22 août et 19 septembre. Dans les deux cas, le couvert est hétérogène et s’est peu développé en raison du manque d’eau.

Semer avant la moisson

Sur le bassin versant de l’Arguenon (22) un groupe d’agriculteurs travaille sur le semis de couvert avant moisson depuis quelques années. Là aussi, l’objectif est de gagner du temps de travail et d’implanter le couvert au plus tôt pour piéger l’azote. Un semoir (MaxiCouv) a été mis au point par un entrepreneur local. Diverses espèces ont été semées, une semaine environ avant récolte. Les petites graines germent bien sous les céréales (phacélie, crucifères) et les plantes se développent correctement après la moisson. L’humidité résiduelle du sol ne suffit pas à faire germer les grosses graines (féverole, pois, vesce). David Bouvier, qui suit les essais pour la Chambre d’agriculture, insiste sur le fait que la parcelle doit être propre.

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« Il faut oublier les parcelles sales, surtout celles touchées par des vivaces. Il faut aussi enlever la paille rapidement pour ne pas abimer les jeunes plants et se méfier de certains résidus d’herbicides ». L’appareil permet de semer une vingtaine d’hectares à l’heure. Jean-Paul Le Crom, de Rohan (56), a semé, cette année, 20 hectares de couvert avec le semoir MaxiCouv, cinq jours avant la moisson du blé. Les graines de phacélie (8 kg/ha) ont bien germé. Chez lui, une partie de la paille est broyée, une autre récoltée. Dans les deux cas, la pousse de biomasse est satisfaisante. L’agriculteur reconduira ces essais l’an prochain mais en semant une dizaine de jours avant la date de la moisson. En cas de présence de zones sales (dicotylédones), il conseille de broyer, le couvert repart.


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