L’oubli

Le compromis sur la Pac 2023-2027 est qualifié de « plus équitable, plus vert et plus souple », par la Commission européenne. Mais ce que ne clame pas l’institution bruxelloise, c’est que la future Pac s’éloigne de plus en plus de la grande idée de « politique commune » voulue en 1957 par le Traité de Rome. Le PSN – Plan stratégique national – greffé à la future Pac n’est ni plus ni moins qu’une nationalisation de la politique agricole de l’Union. Nationalisation qui va de pair avec l’acharnement de certains États membres à vouloir récupérer leur mise de départ à l’instar de Margaret Thatcher qui vociférait en 1979 : « I want my money back ». À ce (très petit) jeu, le budget européen tend à devenir un simple vase communicant où chaque État aspire les deniers qu’il injecte. Avec pour effet, une politique agricole européenne qui s’éloigne de l’épître liminaire des pères de l’Europe basée sur la solidarité financière. Pis, l’accord initial sur la future Pac du 25 juin ignore ouvertement l’ambitieux projet du Green Deal annoncé comme « le » cadre à long terme des politiques européennes. Le Parlement s’en est ému, ce qui a valu l’ajout, après coup, d’une note sur « l’alignement des plans stratégiques avec les objectifs du Green Deal ». Faut-il rappeler que ce pacte vert porté par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, contient en effet un volet agroalimentaire et un volet biodiversité très ambitieux. Mais surtout, le Green Deal est annoncé comme la « ligne de conduite pour sortir de la pandémie du Covid-19 ». À ce titre, il doit bénéficier du tiers des 1 800 milliards d’euros d’investis-sements du Plan de relance NextGene-rationEU. Un instrument, comme son nom l’indique, dirigé vers la jeune génération a priori un peu oubliée dans le compromis de la Pac….

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