Plus tranquille grâce à la vaccination contre les mammites

Pour réduire l’incidence des mammites cliniques et maîtriser le taux cellulaire moyen du troupeau, Adeline Girotte, du Gaec du Moulin à Plouvara (22), utilise aujourd’hui les deux vaccins disponibles sur le marché. Au Gaec du Moulin, la vaccination contre les mammites a été mise en place il y a une dizaine d’années. « À l’époque, nous soignions beaucoup d’infections. Les analyses avaient montré que le Staphylocoque doré était prédominant chez nous, une bactérie sournoise, présente mais pas toujours bien visible », se rappelle Adeline Girotte. Lancé en 2009 par la société Hipra, Starvac®, le seul vaccin alors disponible sur le marché, ciblait notamment ce pathogène parmi d’autres*. « Mais avant de démarrer une vaccination, pour garantir son efficacité, il faut que tout soit nickel du côté du logement des vaches et de l’hygiène de traite. Au préalable, GDS Bretagne avait mené un audit et nous avions ajusté de petits détails dans nos pratiques », recommande la productrice de lait. Assez rapidement après la mise en place du protocole préventif qui s’appuie sur des injections plusieurs fois par an, à intervalle régulier, sur tout le troupeau, la situation s’est clairement améliorée. « Nous traitions moins de mammites, nous maîtrisions mieux le taux cellulaire, nous mettions davantage de lait dans le tank, nous réformions moins pour des problèmes de qualité du lait et il y avait moins de contaminations chez les primipares qui arrivaient dans le troupeau », égrainent les associés du Gaec qui insistent, en parallèle, sur la santé mammaire en termes de sélection génétique. L’émergence du Streptocoque ubéris Mais fin 2018, un nouveau type d’infections a commencé à émerger. « J’ai détecté plusieurs mammites à Streptocoque ubéris qui provoquaient des quartiers durs, rouges et gonflés et de grosses cailles dans le lait. » Heureux hasard du calendrier, c’est aussi le moment où le laboratoire Hipra a lancé Ubac®. Un nouveau vaccin dédié à limiter l’action de l’ubéris. Déjà rodés sur la question, les associés n’ont pas hésité longtemps à faire partie des toutes premières fermes de l’Ouest à l’adopter. « Désormais, nous utilisons les deux vaccins. Cela représente un peu de travail et de rigueur, d’autant que les génisses doivent recevoir deux doses d’Ubac® avant vêlage. Mais le laboratoire a simplifié le protocole et je me sers du calendrier de la laiterie que je regarde très régulièrement pour ne pas oublier d’intervenir à temps. Avec une bonne organisation, ce n’est pas très compliqué », confie Adeline Girotte qui a besoin moins de 15 minutes pour administrer le traitement à ses 60 vaches bloquées au cornadis. Côté efficacité, la Costarmoricaine, par ailleurs très rigoureuse sur l’hygiène à la traite, est satisfaite : « C’est très net. Cet hiver, nous avons soigné très peu de mammites et nous n’avons subi aucune pénalité… » Prix des vaccins contre véritable coût d’une mammite Reste le coût de la vaccination. Selon le profil de l’élevage, compter entre 50 et 60 € par vache et par an la première année pour une double vaccination (un montant qui diminue par la suite). Pour l’éleveuse, quand elle est mise en place dans les bonnes conditions et fonctionne, la question ne se pose pas vraiment. « Si la vaccination apporte une baisse sensible du nombre d’infections et du taux cellulaire, l’investissement est faible par rapport au coût réel d’une mammite en termes de prix de traitement, de temps passé aux soins, de lait jeté, de perte de potentiel laitier, de risque de récidive voire de réforme… » * Starvac® réduit l'incidence des mammites subcliniques, ainsi que l’incidence et la sévérité des mammites cliniques causées par Staphylococcus aureus, les coliformes et les staphylocoques coagulase-négatifs.

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