Les mammites se sont raréfiées après la mise aux normes

En 2015, Michel Lagrée, de la SCEA du Marchix à Pommeret (22), a investi 14 400 € pour passer en logettes pour répondre à la réglementation sur le stockage des effluents. Le choix d’un système original fumier-lisier sur deux étages a débouché sur une amélioration de la santé mammaire du troupeau. En 2015, la capacité de stockage des effluents de l’élevage du Marchix à Pommeret (22) était devenue insuffisante pour répondre à la réglementation. À l’époque, les 35 vaches en production étaient logées sur litière accumulée. « Le couchage de 4,5 m2 par animal correspondait aux recommandations de la fin des années 80. Le troupeau était un peu à l’étroit », se rappelle Michel Lagrée. Une marche de 40 cm séparait alors le sol de l’aire paillée en contrebas du couloir d’exercice bétonné le long du cornadis. À chaque curage, la litière était poussée vers la fumière. Le lisier du palier du dessus étant raclé au rabot quotidiennement vers la fosse à lisier de 200 m3. Des logettes sur deux étages Pour mettre aux normes l’élevage, il fallait construire une nouvelle fosse à lisier de 250 m3. « Une option représentant un coût élevé. » L’autre possibilité était de partir sur un système tout fumier. Mais là aussi, il fallait agrandir la fumière. Face à cet épineux dilemme, la solution est venue d’une approche intermédiaire avec abandon de l’aire paillée. « Bernard Poilvet, technicien à la coopérative Le Gouessant, a eu l’idée géniale d’installer les vaches en logettes face à face sur deux niveaux différents. » La première rangée de couchages a été disposée à hauteur du plancher de l’ancienne litière. L’autre rangée a été posée 40 cm plus haut, à l’étage du couloir d’exercice. Au cours du mois de septembre, alors que le troupeau dormait à l’extérieur, une entreprise spécialisée a mené les travaux. « Relever les côtes, réaliser les bonnes pentes… C’est un travail de spécialiste. Je préférais m’occuper des animaux, je ne me voyais pas jouer au maçon en plus », sourit Michel Lagrée qui a ensuite posé lui-même les logettes une fois les grandes manœuvres effectuées. Depuis, les animaux en production bénéficient de 36 places de couchage individualisées. Traverser l’hiver en soignant trois mammites Surtout, dans ce système mixte original, les deux édifices de stockage des effluents ont pu être conservés en l’état : le lisier de l’aire d’exercice continue à être raclé vers la fosse alors que le fumier issu des logettes est poussé vers la fumière. « En passant en logettes sur deux étages, l’investissement s’est limité à 14 400 € pour réaliser la mise aux normes. Soit 400 € la place », confie l’éleveur. Et, cerise sur le gâteau, ces travaux ont contribué à améliorer la santé mammaire. « Ce n’était pas l’objectif de départ. Mais cela a débouché incontestablement sur un bénéfice. » À l’époque de l’aire paillée, Michel Lagrée soignait généralement 20 à 25 mammites lors de la saison en bâtiment, de novembre à mars, et les comptages oscillaient entre 200 000 et un peu plus de 300 000 cellules / mL sur cette période. « Généralement, j’avais des pénalités une ou deux fois par an. » Suite à l’inauguration des logettes, « dès le premier hiver », les infections mammaires se sont raréfiées – « en gros, j’en détecte aujourd’hui 2 ou 3 de novembre à mars » – et les comptages se situent désormais entre 100 000 à 150 000 cellules en hiver. « C’est simple, depuis la mise en service des logettes, l’élevage n’a plus jamais été pénalisé », se réjouit l’éleveur. « En fait, l’hiver n’est plus un moment sensible concernant la qualité du lait. Au contraire, maintenant, les rares alertes interviennent plutôt quand les vaches sont dehors. Lors d’un pic de chaleur par exemple. » Plus de lait avec des mamelles en bonne santé Moins de soins à effectuer, moins de pots de lait à trimballer et moins de frais vétérinaires, c’est bien sûr « appréciable ». Mais le Costarmoricain témoigne aussi d’une augmentation « évidente » de la production du troupeau (de l’ordre de 800 kg par vache et par an) qu’il n’avait pas vue venir suite à la baisse du nombre de mammites. « Bien sûr, tout le lait qu’on ne jette plus à la fosse va dans le tank. Mais, quand il y a moins de mammites, l’immunité et le potentiel laitier des animaux sont aussi préservés. Après une infection mammaire, une vache met toujours trois semaines à repartir plein pot. »

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