6670.hr - Illustration Optimiser son système en réduisant ses coûts par le pâturage
Malgré des prairies vieillissantes, Grégory Heyman a souhaité cette année maintenir ses pâtures en place près de la stabulation, au vu de la faible surface accessible (40 ares/VL).

Optimiser son système en réduisant ses coûts par le pâturage

Grégory Heyman, à Grand-Champ (56), a réduit par deux sa surface en maïs au profit de l’herbe. 

Depuis la reprise en individuel de l’exploitation sur laquelle il était installé en Gaec depuis 10 ans, Grégory Heyman souhaite aller vers plus d’herbe pour réduire les coûts et optimiser le système. Tout est allé très vite, puisqu’il est passé de 28 ha de maïs en 2018 à 12 ha aujourd’hui : 16 ha remplacés par de l’herbe.

Allonger la période de pâturage

Affourrager pour ne pas accélérer et laisser à l’herbe le temps de repousser : le secret pour maximiser le pâturage, même avec une faible surface accessible. Actuellement, l’éleveur distribue 5 kg d’ensilage de maïs et 6 à 7 kg d’enrubannage en plus du pâturage. Grâce à cela, malgré ses 40 ares/VL, il reste encore 4 jours sur ses paddocks de 2 ha. Il n’a arrêté de tourner qu’en août quand c’était très sec, et il a même pu fermer le silo un mois. Il maintient un bon niveau de production avec 18 kg/VL en ce moment. Et de bons taux (TP : 33 ; TB : 42) notamment grâce aux déchets de pommes de terre qu’il donne depuis août.

La gestion des prairies

Avec une faible surface accessible, la question de la gestion des prairies se pose également. Faut-il casser une vieille prairie et la mettre en maïs un an pour qu’elle soit plus productive l’année suivante, ou garder coûte que coûte les 20 ha autour du siège en herbe ? Comment savoir si une prairie est trop vieille ?
Autant de questions que Grégory Heyman se pose depuis qu’il a changé son système et qui n’ont pas encore trouvé de réponse évidente. Cette année en tout cas, il ne retournera rien sur les surfaces accessibles. Il avait envisagé de retourner une parcelle avec peu de trèfle, mais il s’aperçoit – avec l’arrêt des traitements anti-dicotylédones (contre le chardon) – qu’il regagne du terrain. Il attend donc l’année prochaine pour se reposer la question. En revanche, il va retourner une parcelle de fauche au loin, qui avait été semée en TV/RGI à l’automne 2019 et gérée en fauche. Un an plus tard le trèfle a disparu. Est-ce la gestion 100 % fauche qui ne convenait pas ce sur ce type de parcelle ? Pour la défaire, il va y mettre les génisses cet hiver avant l’implantation d’un maïs au printemps.

Vers une nouvelle ration hivernale moins coûteuse ?

Cette année, comme les surfaces en maïs ont diminué par deux au profit de l’herbe, les stocks ne sont plus les mêmes. La ration de l’hiver dernier était composée à 50 % de maïs, ce qui l’obligeait à corriger avec de la luzerne achetée. Cette année la ration sera faite en majorité d’ensilage d’herbe. Ainsi, en diminuant la part de maïs, Grégory Heyman compte faire des économies sur deux plans : le coût de production du stock (la production de maïs est plus coûteuse que l’herbe), et surtout, il prévoit de ne pas ajouter de correcteur. Un système plus économe et plus autonome.

Bien gérer le pâturage d’automne

[caption id=”attachment_48716″ align=”aligncenter” width=”720″]6650.hr L’herbe d’automne peut représenter jusqu’à 25 % de la production annuelle des prairies.[/caption]

En Bretagne, l’herbe d’automne peut représenter jusqu’à 25 % de la production annuelle des prairies. Pour bien valoriser cette ressource, quelques règles sont à respecter :
• Limiter la quantité de fourrage distribuée à l’auge. Les vaches sont capables de consommer 7 à 8 kg MS d’herbe pâturée en 3 ou 4 heures, à condition de ne pas avoir eu un fourrage complémentaire à volonté pendant la nuit. Elles sont aussi capables d’ingérer 4 à 5 kg MS de maïs ensilage lorsque celui-ci est rationné. Il est donc important de bien gérer les temps de présence à l’auge et au pâturage.
• Bien raser tous les paddocks (hauteur sortie de 4-5 cm à l’herbomètre). En effet, l’herbe non consommée à l’automne ne sera pas valorisée par la suite et défavorisera la pousse des légumineuses au printemps.
• Être vigilant par rapport au risque de météorisation, lorsque les prairies sont riches en trèfle.


Zone humide

Grâce à la douceur du climat, on observe une bonne pousse d’automne de l’herbe après le passage des vaches. Mis à part deux prairies de 6 ans, les paddocks sont bien fournis en trèfle. L’herbe est de qualité. Le pâturage continue nuit et jour jusqu’au 1er novembre. Il représente 1/3 de la ration, le reste étant 1/3 d’enrubannage, 1/3 de maïs et 1,2 kg de correcteurs azotés, pour une ration quotidienne à 18 kg MS. Le coût de cette ration est de 52 €/1 000 L, pour un lait produit qui est payé au prix A. De plus, la production a remonté, 27 kg /VL/jour. Les taux aussi se sont améliorés (TB de 44,2 et TP de 34,7). Cette semaine j’ai fauché 6 ha pour de l’enrubannage de fétuque, de RGI et de RGH. Cédapa : 02 96 74 75 50

YANNIS COLLET, Plumieux (22)


Zone humide

Le début du mois d’octobre, avec des températures plus froides et des pluies plus abondantes, a sonné le début de la distribution d’enrubanné aux animaux en production. On réussit actuellement à ne distribuer qu’un seul round d’enrubanné par jour pour 65 vaches laitières. Le pâturage va continuer tout le mois de novembre et la ration sera complétée par des fourrages conservés. Du coup, la production est en baisse, digne d’un mois de novembre : les vaches produisent environ 10 L/ jour mais les taux sont excellents avec un TB à 62 et un TP à 42. Même si les stocks n’ont pas été réalisés comme prévu, on note un retour à une année normale. Civam 29 : 02 98 81 43 94

Yves Coadou, Plonévez-du-Faou (29)


Zone intermédiaire

Les vaches pâturent jour et nuit, avec une ration à l’auge de 3 kg MS de maïs ensilage, 4 kg MS d’enrubannage et 2 kg MS de foin. La ration est distribuée le matin, puis elles sortent pâturer sur une prairie vieillissante donc moins productrive. La nuit, elles sont dans une belle prairie. Elles produisent 18 kg/VL/jour, avec des taux de 40,9 et 31. Avec la pluie et les températures douces, l’herbe pousse ! J’ai environ 12 jours d’avance, sans aucune modification de ration. Je vérifie souvent la météo à venir. S’il se met à pleuvoir, je distribue moins à l’auge et je favorise le pâturage pour ne pas gaspiller l’herbe avant l’hiver. Par beau temps, je maintiens ma ration à l’auge pour allonger la période de pâturage. Adage 35 : 02 99 77 09 56

Marie-Édith Macé, Melesse (35)


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