Bovin viande : Des circuits courts diversifiés

6015.hr - Illustration Bovin viande : Des circuits courts diversifiés
Marc Le Verge a témoigné lors de la journée technique en Charolaise.
Installé en 2003 à Bodilis (29), Marc Le Verge a développé de nombreux créneaux de vente en circuit court, pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.

« Aujourd’hui, je sais pourquoi je travaille même si je ne compte pas mes heures », déclare Marc Le Verge qui gère un troupeau de 85 vaches charolaises. Recherchant une meilleure valorisation de ses bovins, il s’est tourné vers la vente en circuit court en se rapprochant du Leclerc de Landerneau avec un groupe d’éleveurs. « Aujourd’hui, nous livrons 2,5 carcasses par semaine : des animaux classés au moins R + avec un cahier des charges précis sur l’alimentation. Notre groupe de six éleveurs se réunit souvent pour faire le point », a-t-il expliqué lors de la journée technique organisée le 8 septembre à Andel (22) par le syndicat charolais breton.

Un magasin sur l’exploitation

En 2013, il a poursuivi avec la création d’un atelier de découpe et l’embauche d’un boucher pour vendre en direct à la ferme, proposant de la viande fraîche et surgelée de bœuf et de porc (ce dernier provenant de l’élevage de son frère). « Trois bovins par mois et deux cochons par semaine passent dans l’atelier de découpe. Sur ce créneau, je valorise la viande bovine 5,60 €/kg de carcasse en moyenne. Pendant le confinement, les ventes ont explosé, je passais 1,5 carcasse par semaine. » Certains nouveaux clients ont été fidélisés ensuite. Prochaine étape, un magasin de vente va être installé sur l’exploitation et la gamme va s’étoffer avec des produits frais venant d’autres fermes. « Je souhaite aussi proposer des plats cuisinés pour valoriser certains morceaux bovins. »

D’autres créneaux de vente ont aussi été mis en place progressivement par le producteur qui emploie aujourd’hui plusieurs personnes : vente aux particuliers, restaurants, supérettes, maisons de retraite, écoles, revendeurs. Un moyen de minimiser le risque de perte d’un client. « La vente directe permet de mettre en avant le ‘né, élevé, transformé sur la ferme’. Et les gens sont heureux de voir l’exploitation et l’éleveur quand ils viennent… L’objectif est de passer l’ensemble de la production en circuit court. »

Conduite adaptée

Marc Le Verge adapte la génétique et l’alimentation à la vente directe. « Comme pour les femelles, je distribue de la luzerne, de la pulpe de betterave et des graines de lin aux jeunes bovins pour apporter du persillé. Ils sont vieillis jusqu’à 18-21 mois pour que la viande prenne de la couleur. Je vais aussi produire des bœufs… », note l’éleveur.

Le label charolais repart

Autre créneau de vente abordé lors de la journée : le Label Rouge repart en race charolaise. Le débouché est développé notamment par la société Kervadec. S’il demande des aliments référencés sans OGM et des carcasses R = minimum, la rémunération est plus intéressante qu’en circuit classique (de 4,20 à 5 €/kg pour les femelles de note d’état 3).


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