Quand mon fournisseur est un voisin

Un forum s’est tenu à Morlaix pour mettre en relation des producteurs et des restaurateurs. L’objectif : faire connaître les producteurs et favoriser le local.

[caption id=”attachment_33934″ align=”alignright” width=”161″]Caroline-Lambel-Restaurant-La-Terrasse Caroline Lambel, restaurant la Terrasse[/caption]

« Je me fournis au plus près, c’est le mieux », résume en seule phrase Caroline Lambel, du grand café de la Terrasse, restaurant du centre ville de Morlaix. L’établissement a reçu dans ses murs un forum, réunissant des producteurs locaux, des restaurateurs et des acteurs de la restauration collective. « L’objectif de ce forum est de mettre en relation ces différents professionnels », ajoute Catherine Auffret-Laurent, en charge de l’animation du réseau bienvenue à la ferme pour la Chambre d’agriculture. Le territoire regorge de producteur de légumes, fruits, viande ou encore de produits laitiers. Reste à mettre les gens en lien pour pouvoir tisser des partenariats.

J’achète un produit, pas un prix

La restauratrice morlaisienne apprécie de connaître « la provenance des produits proposés à la clientèle. Je me rends 1 à 2 fois par an chez mes fournisseurs pour visiter et goûter directement au champ. J’achète un produit, pas un prix ». Ainsi, le café de la Terrasse cuisine des légumes en provenance de chez Anne-Laure Rumeur, installée à Plestin-les-Grèves. « 30 % de notre chiffre d’affaire est réalisé par les restaurateurs », chiffre la productrice.

« Comment établir son prix de vente pour les collectivités ? », se questionne Pierre Somme, jeune producteur cherchant des débouchés supplémentaires à son activité. « Il faut travailler à prix fixe toute l’année, sans suivre les cours du marché », conseille Sandra Roncin, productrice à Saint-Pol-de-Léon.

Dans le restaurant de Caroline Lambel, les morceaux de viande varient peu : la carte propose des filets, des faux-filets, des rumstecks ou de la bavette. Les autres morceaux de viande bovine ne sont pas achetés par la restauratrice. « La prochaine plate-forme Agrilocal*, dédiée à la restauration collective, pourra être ouverte aux industriels locaux pour se compléter », explique Joëlle Péron, conseillère circuits courts à la Chambre régionale d’agriculture.

Peser les déchets pour consommer local

L’initiative prise par la commune de Plourin-les-Morlaix est relativement simple et efficace pour consommer local. Avec un fort travail sur le gaspillage alimentaire, le volume des denrées alimentaires terminant à la poubelle a diminué de moitié. « Nous effectuons des pesées avec les enfants. En moyenne, nous jetons 27 grammes de nourriture par plateau, ce qui représente une perte de 6 000 €, sur les 300 repas servis chaque jour », chiffre Brigitte Jégo, élue sur la commune. Si on compare aux 200 grammes que peuvent jeter d’autres cantines, l’économie sur le budget est énorme. « L’argent gagné nous permet de nous approvisionner chez des producteurs biologiques ou en circuit court. 95 % de nos produits sont en provenance de la Bretagne ». La technique de recherche de fournisseur en escargot, qui privilégie les producteurs locaux, fonctionne.

*Agrilocal est un réseau qui met en relation les acteurs du territoire. Cette plate-forme informe des disponibilités de produits chez producteurs, ce dernier étant informé des demandes de restaurant ou de restauration collective.

3 600 repas par jour

Agnès Le Brun, maire de Morlaix, rappelle que « 3 600 repas sont réalisés chaque jour à la cuisine collective. Nous avons 2 rôles à jouer en nous approvisionnant auprès de producteurs locaux : un rôle économique, et un rôle d’apprentissage du goût après des jeunes. En parler, c’est bien, en consommer, c’est mieux ».


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