Les attaques de ravageurs comme la petite altise sont préjudiciables aux jeunes colzas. L’observation et les piégeages sont de rigueur jusqu’au stade 4 feuilles des cultures.
Le cycle biologique des petites altises est très différent de celui des altises d’hiver (grosses altises). Les adultes passent l’hiver en vie ralentie. Au printemps, les insectes reprennent leur activité et cherchent des sources de nourriture (crucifères sauvages et cultivées). Les jeunes semis sont alors particulièrement vulnérables comme par exemple le colza de printemps ; le colza d’hiver est en revanche trop développé. Les œufs sont déposés dans le sol et selon les espèces, les larves se développent au détriment des racines secondaires ou en minant les feuilles. Après la nymphose, la nouvelle génération d’adulte émerge en juillet/août et cherche à s’alimenter avant de rejoindre des abris fin août pour passer l’hiver. C’est cette nouvelle génération qui peut engendrer des attaques sur colza d’hiver.
Attention à la date de destruction des repousses
Les repousses de colza constituent un réservoir de petites altises. Le premier levier pour limiter les attaques sur colza d’hiver consiste à surveiller la présence des insectes dans ces repousses et à ne surtout pas les détruire si celles-ci sont proches d’un colza en cours de levée. Cela engendrerait des flux de populations vers les jeunes colzas qui sont sensibles de la levée au stade 3 feuilles inclus.
Sur colza, surveiller les captures en cuvettes et la vitesse d’accumulation des morsures sur les plantules quotidiennement.
Les captures dans les cuvettes jaunes servent à détecter l’arrivée puis l’activité des altises. Les pièges jaunes ne sont pas un outil de décision de traitement. C’est l’observation très régulière, à la parcelle, de l’état du colza entre les stades cotylédons et 3-4 feuilles qui guide le raisonnement.
Une intervention visant les petites altises n’est à envisager que si 8 pieds sur 10 présentent des morsures et 25 % de la surface foliaire est consommée avant le stade 4 feuilles. A partir du stade 4 feuilles, il est inutile de traiter.
Plus que le seuil, la vitesse d’accumulation des dégâts et la vitesse de croissance de la culture sont les critères à prendre en considération, quasiment au jour le jour pour bien appréhender le risque.
Les résistances des petites altises aux pyréthrinoïdes ne sont pas identifiées à ce jour. La lutte doit donc s’appuyer sur les pyréthrinoïdes lorsque cela est nécessaire. Réserver l’usage du Boravi WG sur les grosses altises et/ou au charançon du bourgeon terminal.
Reconnaître les dégâts
Céline Robert, Laurent Ruck – Terres Inovia