Manger, à quel prix ?

La crise du Covid-19 a mis en lumière le prix de l’alimentation. Nombre de Français se sont émus de voir leur budget alimentaire s’envoler. Réalité ou illusion ? UFC-Que Choisir confirme une hausse d’environ 10 % du prix des légumes. La raison en est relativement simple. En temps normal, près de la moitié des légumes consommés en France est importée. En grande partie d’Espagne où les légumiers ne s’embarrassent pas toujours des mêmes règles que les Bretons. Les légumes importés d’Espagne ont un prix : celui de l’exploitation d’une main-d’œuvre étrangère qui travaille et loge souvent dans des conditions déplorables ; celui de l’environnement qui est souvent bafoué comme dans la région andalouse d’Almería, potager de l’Europe du Nord. Lors de la visite du chef de l’État dans le Nord-Finistère, le président de la Sica, Marc Kerangueven, a d’ailleurs justifié les raisons du prix plus élevé des légumes français cultivés dans le respect des hommes et de la terre qui sont des « attentes fortes de la société ».

Ce que l’on constate en légumes, on le voit également au niveau de la viande. D’autant plus fortement que les consommateurs ne mangent plus à l’extérieur où les assiettes sont garnies à 87 % de poulet d’importation toujours moins cher que le poulet français. Encore une fois, le même consommateur peut s’émouvoir du saccage de la forêt amazonienne et se réjouir de payer son sandwich au poulet brésilien seulement 3 €.
Désormais obligé de cuisiner plus de produits frais d’origine française, le consommateur voit inéluctablement son panier alimentaire augmenter. D’autant plus que les 5 repas hebdomadaires « subventionnés » des enfants à la cantine ne sont plus là pour alléger la note. Avec le Covid-19, les Français retrouvent peut-être le goût de la cuisine, mais surtout le vrai prix de l’alimentation.


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