- Illustration Brouiller les pistes des ravageurs
Le semis de blé dans du maïs est très simple à mettre en œuvre, avec des résultats non négligeables observés dans les essais.

Brouiller les pistes des ravageurs

Semer un blé avant son maïs est une voie intéressante et simple pour atténuer les attaques de corvidés ou de taupins sur les cultures de maïs.

Le changement de saison sans transition d’un hiver doux à une météo actuelle estivale peut faire craindre un développement de vols de nuisibles sur les parcelles bretonnes. L’arrêt de solution de lutte contre ces ravageurs fragilise les cultures de maïs. Pour ouvrir de nouvelles voies de protection, Eureden mise sur des techniques visant à appâter les taupins, qui préféreront grignoter ces plantes leurres plutôt que la culture. Cette piste, aussi testée par Arvalis-Institut du végétal, ouvre des perspectives intéressantes.

Dans un réseau d’essais mis en place depuis 2 ans, la branche technique de la coopérative mesure des effets non négligeables d’une céréale semée entre 80 et 100 kg /ha avant un semis de maïs. « Le blé est préféré dans ces essais car il est disponible dans toutes les fermes. De plus, sa destruction est plus simple en comparaison à une orge ou une avoine. Enfin, le triticale donne également de bons résultats, mais tout le monde n’en a pas », explique Philippe Lecuyer, en charge du développement chez Eureden.

Peut-être un effet sur les corvidés

Pour cette campagne de semis de maïs, le groupe technique d’Eureden va continuer d’observer les effets de ces appâts dans les cultures, par des essais en grandes bandes, sur toute la région Bretagne. « Même s’il faut être prudent vis-à-vis des résultats obtenus, c’est une solution intéressante que chacun peut tester chez soi ». Ce levier naturel et peu cher semble aussi donner satisfaction contre les corvidés. « On ne sait pas si le fait de semer des appâts offre un choix alimentaire plus grand aux corvidés qui délaissent du coup le maïs, ou s’il s’agit d’une confusion visuelle, mais les bénéfices sont là ». Pour l’instant, les résultats obtenus contre les corvidés ont dans certains cas permis de sauver des cultures, qui auraient été retournées suite à des attaques d’oiseaux sans cette protection simple.

Les résultats sont là

Sur une plateforme d’essais menée l’année dernière à Saint-Vougay (29), 16 % des plants de maïs ont été attaqués par les corvidés quand le maïs était associé à une céréale quand, de son côté, le témoin (maïs seul) essuyait 34 % d’attaques. Sur Rouillac (22), et contre les taupins, les maïs sous protection de céréales ont été attaqués à hauteur de 8 %, pour 17 % sur le témoin. Contre les oscinies à Saint-Hervé (22) en 2018, le témoin a subi 9 % de dégât quand la parcelle maïs + blé a mieux résisté : 4 % des plants seulement ont été touchés par l’insecte diptère.


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